Michèle Vinet est de ces auteurs qui se voient fréquemment distingués pour leurs œuvres par des prix littéraires, comme son Prix Trillium pour Jeudi Novembre (Éditions Prise de parole, 2012). En 2021, elle a publié un autre roman intitulé Le malaimant (Éditions L’Interligne).
Syndrome de la page blanche mélangé à un brin de magie avec un soupçon des Mille et une nuits de Shéhérazade serait la meilleure façon de décrire le roman Le malaimant. On suit le parcours d’Aurel qui, merveilleux conteur, se voit offrir un cahier blanc pour y écrire ses histoires. Mais depuis qu’il l’a reçu, il lui semble impossible d’écrire ou de décrire la beauté de sa compagne, Blanche. Aidé de Florimond, de Grégor et du docteur, Aurel tente tout ce qu’il peut pour compléter ou tenter de commencer son histoire.
La parcelle magique de l’histoire n’est que très peu présente dans le récit au point où il est possible de se demander si elle était même nécessaire à l’avancement de l’histoire. Par exemple, l’aide magique que lui apportent les cristaux est tellement risible, car elle est si peu abordée.
Le syndrome de la page blanche est un sujet difficile à explorer pour un roman sans que cela n’alourdisse le récit. Malheureusement, c’est exactement ce qui se produit dans Le malaimant, puisque les métaphores et les oxymores s’empilent d’une phrase à l’autre afin de raconter la même chose. Les paragraphes en deviennent ainsi trop redondants.
Il y a une belle ressemblance que l’on peut retrouver dans ce livre avec les contes Mille et une nuits dans l’idée que le personnage principal doit continuer à raconter des histoires à Blanche, sinon, elle risque de partir. Bien sûr, la ressemblance s’arrête là, mais c’est un concept intéressant qui est dissimulé dans le récit.
Les moments qu’Aurel passe en compagnie de sa conjointe ainsi que chaque retour en arrière sont les meilleurs passages du récit. Les petites intrusions dans la forêt avec le chat qui gambade auprès du couple de même que la découverte du passé d’Aurel sont des moments de pur bonheur à lire.
Le malaimant est un roman qui fait réfléchir sur l’acte d’écrire, sur le métier d’écrivain tout en découvrant davantage le processus d’écriture.