À travers les réseaux sociaux, la Galerie sans clous assurera le rayonnement des artistes visuelles de la région. Pour commencer, ceux qui suivent Instagram, notamment, découvriront du 2 au 27 avril l’artiste Elsie Suréna dans son œuvre Les habits verts et bleus de l’été.
Grâce à une subvention du Conseil des Arts de l’Ontario, la Galerie sans clous va progressivement présenter sept artistes exposantes — Elsie Suréna, Annie King, Zenith Lillie, Samm Pine-Bennett, Katy Huckson, Tara Yeates et Maria Parrella-iLaria.
Cette galerie est un espace bilingue d’art indépendant qui a été lancé en novembre 2021 par l’artiste visuelle émergente Isabelle Michaud. «J’ai mis en place une galerie expérimentale pour développer la connaissance artistique des artistes de ma région de Sault-Sainte-Marie. Ici, on n’est pas bien connu dans l’ensemble de la région, par rapport aux autres villes comme Sudbury, North Bay ou Hearst», déclare-t-elle.
Le 2 avril, la GSC commence par présenter Les habits verts et bleus de l’été d’Elsie Suréna. «C’est une poète, artiste visuelle, d’origine haïtienne qui habite présentement à Hearst. Elle a pris les photos, l’été dernier, dans sa région de Hearst. Elle les a mises ensemble pour créer un diaporama. C’est ce que nous allons présenter en ligne, sur Instagram notamment.
Intérêt pour le public
La vision de la GSC est, comme le précise la propriétaire de la galerie, d’améliorer les relations, les liens qu’on a avec la terre et l’environnement. Les liens qu’on entretient entre les communautés.
«La galerie est là pour promouvoir une ouverture», explique Isabelle Michaud. Pour elle, le travail doit continuer, il faut toujours améliorer les choses vu le passé de sa ville. «Sault-Sainte-Marie a vécu une crise linguistique dans les années 1990. Les francophones ont vécu une oppression face à leur culture. Ils ont été opprimés simplement parce qu’ils parlaient français. Il y a, certes, des mouvements qui s’améliorent. On est de plus en plus ouvert vers la pluralité et la diversité, mais il y a toujours un peu ce nuage sombre qui couvre nos activités », rappelle Isabelle Michaud.
Elle trouve que le public a un intérêt dans ce rapprochement des communautés. « La galerie veut toujours revendiquer de la place à la francophonie à Sault-Sainte-Marie, par le biais de l’art et de la compréhension. Les spectateurs auront toujours ces notes, ces points qui seront mis en avant pour aider à la compréhension et aux liens entre les gens», insiste-t-elle.
Sans clous… l’art contemporain
Une galerie sans clous? Pourquoi sans clous? Sa propriétaire explique que ses murs sont faits en béton et qu’y planter des clous ou y fixer quelque chose avec des vis serait difficile.
«Cela m’a amenée à innover, à penser à d’autres façons de faire des installations contemporaines. Je suis allée vers des présentations qui iraient chercher d’autres publics à l’extérieur. Tant qu’on est sur les réseaux sociaux (Instagram, Facebook, Tweeter) on ouvre les portes plus grandes. On rayonne plus loin. Sans clous, c’est-à-dire c’est contemporain. Ce n’est plus traditionnel où il faut mettre quelque chose sur un mur suspendu sur des clous. Il y a d’autres façons de présenter son art», explique Isabelle Michaud, cette ancienne étudiante en beaux-arts à l’Université d’Algoma.
Justement pour montrer sa particularité et son innovation dans la présentation de l’art, elle conclut en disant : «Je transporte des œuvres d’art sur mon dos et je vais marcher à l’extérieur. Je documente mes marches et je les publie sur mes réseaux sociaux. Comme ça, les gens me découvrent».