Deux enseignantes du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys à Montréal, Brigitte Beaudry et Pascale Bouchard, étaient sur place pour guider les élèves. Avec Laurence Faidutti, elles ont créé le collectif de création Les Trépidantes.
«L’idée est de faire vivre une expérience en art visuel aux élèves, mais en même temps, leur faire découvrir un lieu culturel de leur communauté», explique Pascale Bouchard.
Pendant la première partie de la journée, les élèves réfléchissent au sujet du territoire et de l’identité. «On essaie de voir avec les jeunes comment notre expérience du territoire influence la personne que nous sommes», explique Mme Bouchard.
Pour les aider, Les Trépidantes ont créé des mondes virtuels — résultat d’un projet précédent — que les élèves explorent. Ensuite, elles animent une discussion sur la perception et les sensations, surtout autour de l’art.
Après quelques autres exercices d’exploration et de réflexion, ils choisissent un lieu en équipe afin de guider leur création en après-midi. Pour sortir des sentiers battus, des matériaux peu communs sont fournis aux élèves : papier de riz, encre de Chine, monotype avec des revues, de l’aquarelle fluorescente… «On veut un peu les surprendre et s’assurer qu’ils ont du plaisir afin de créer des choses nouvelles. Jusqu’à date, c’est assez réussi», lance Mme Bouchard.

Janick de l’École publique de la Découverte a dessiné l’ile de Bali, qu’elle aimerait visiter avec une amie.
Elle explique que le processus peut être un peu déstabilisant pour certains élèves. Après avoir dessiné à l’encre de Chine, elles demandent aux élèves d’y superposer une autre image avec les monotypes, détruisant ou modifiant le dessin. «Il y a une sorte de perte de contrôle, de peur de briser son image. Mais perdre le contrôle, c’est bon de temps en temps» en plus d’être une expérience très humaine, dit-elle.
Territoire en création est déjà passé par Clare en Nouvelle-Écosse, Ottawa et Calgary. Six autres lieux suivront. Les œuvres créées lors de cette tournée sont toutes photographiées. Leurs versions numériques serviront à créer un neuvième monde l’automne prochain dans la plateforme virtuelle.
Variétés dans les créations
Malgré l’origine commune de certaines créations, les images sont très variées. Les dessins de base peuvent être semblables, mais l’image superposée crée une variété impressionnante.
Janick de l’École publique de la Découverte est revenue à la GNO en soirée avec ses parents. Elle dit avoir beaucoup apprécié l’activité. «C’était plus facile de penser quoi faire avec un thème.» Elle a dessiné l’ile de Bali, en Indonésie, un lieu qu’elle aimerait visiter avec son amie Chloé.
«Il fallait penser à l’extérieur de la boite, ce qui n’est pas facile et différent pour les jeunes», lance l’enseignante de 7e année de l’École secondaire Hanmer, Deana Drago, qui a amené une classe de 7e année pour participer à l’activité.
«Le thème leur fait voir que l’on appartient à une communauté plus large. Selon leur façon de voir les choses, on peut voir que certains ont déjà une vision plus grande du territoire. Peut-être que ça leur donne une vision plus globale.»
Territoire en création a été financé par l’Association des groupes en arts visuels francophones (AGAVF).

Les structures gonflables qui mettent en valeur les dessins ont été créées par le Collectif Escargo.