Le film Jules au pays d’Asha n’a pas peur de mélanger renseignement et enchantement. Le conte pour enfants en sol canadien réussit deux tours de force : émerveiller et faire connaitre un petit peu de culture autochtone. Le film est projeté au Sudbury Indie Cinema Coop en septembre.

Jules déménage avec sa famille chez son oncle, quelque part dans le Nord du Québec. L’année est 1940, les colons sont donc occupés à défricher et à s’emparer des terres. Jules a une maladie rare de la peau qui l’isole des autres enfants. Heureusement, il rencontre Asha dans la forêt près de chez lui, une jeune «indienne» qui lui fait découvrir son monde. 

Difficile de savoir si le film est historiquement précis sans plus de recherche, mais il faut s’attendre à l’utilisation du vocabulaire de l’époque pour désigner les Premières Nations. 

Autrement, vous et vos enfants aurez la plupart du temps l’impression de regarder un conte de fées avec un paysage et une histoire québécoise. Les forêts — qui ressemblent à celles du Nord de l’Ontario — sont magnifiquement filmées. Les couleurs sont vives, les images sont lumineuses… Il fait rapidement penser aux films de la série Contes pour tous. Et pour cause, le créateur de la série, Rock Demers, a été impliqué dans la production de ce film avant son décès en 2021.

Les propos sont multiples. On y aborde, de façon inégale, la différence, le racisme, les croyances mal placées, la culture autochtone et la colonisation. Certains sujets passent plus rapidement que d’autres. Comme le racisme. Certains personnages blancs détestent ouvertement les Autochtones qui occupent les terres qu’ils convoitent. À part un commentaire déplacé de l’oncle de Jules, le sujet est peu exploré et encore moins expliqué.

Si vous allez voir le film avec vos enfants, vous devriez vous préparer à discuter de plusieurs aspects du film avec eux par la suite. Il y a d’ailleurs des outils éducatifs sur leur site web. 

Le film repose largement sur les épaules de ses deux jeunes comédiens, Alex Dupras (Jules) et Gaby Jourdain (Asha). Ils s’en tirent bien, quoique certaines lignes du texte sont livrées avec moins de conviction. On a surtout de la difficulté à croire que des enfants parlent de cette façon. Mais ça n’enlève rien aux images, aux messages et, quand même, à la relation entre les deux.

Puisqu’on a affaire à un conte de fées, il y a une part de mystère, pour ne pas dire de magie, dans l’histoire. Associer la culture autochtone à une magie ancienne est un vieux cliché, mais la provenance de la magie est claire et existe seulement en présence de la mystérieuse Asha.

Malgré ces tout petits accros, Jules au pays d’Asha vaut une sortie en famille. Il est présenté en après-midi au Sudbury Indie Cinema Coop les 7, 9, 10, 14 et 19 septembre.