le Mercredi 27 septembre 2023
le Mercredi 7 octobre 2020 17:30 Économie et finances

L’économie sociale franco-ontarienne, un exemple dans les espaces internationaux

Jean-François Parent, deuxième panéliste et gestionnaire et responsable des opérations pour l’est de l’Ontario au Conseil de la coopération de l’Ontario, a parlé des nombreux aspects sur lesquels se penche le CCO. — Crédit : Capture d’écran
Jean-François Parent, deuxième panéliste et gestionnaire et responsable des opérations pour l’est de l’Ontario au Conseil de la coopération de l’Ontario, a parlé des nombreux aspects sur lesquels se penche le CCO.
Crédit : Capture d’écran
Les Franco-Ontariens traditionnellement solidaires
L’économie sociale franco-ontarienne, un exemple dans les espaces internationaux
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Dans le cadre d’un webinaire organisé par l’Atelier d’innovation sociale Mauril-Bélanger de l’Université Saint-Paul, trois praticiens de l’économie sociale et deux étudiantes ont été invités à plancher sur le thème «une économie sociale franco-ontarienne à l’image de nos aspirations».

D’entrée de jeu la directrice générale de l’Atelier et animatrice du webinaire, Alice Trudelle, a tenu à définir la notion d’économie sociale. «Il existe plusieurs définitions de l’économie sociale, mais on a choisi celle du Réseau canadien du développement économique communautaire (RCDÉC). Il présente l’économie sociale comme l’ensemble des activités économiques issues de l’entrepreneuriat collectif, qui s’ordonnent autour de principes d’autonomie de gestion, de processus de décision démocratiques et de service aux membres d’une collectivité plutôt [que de recherche] du profit», a-t-elle indiqué en introduction.

Les Franco-Ontariens traditionnellement solidaires

À partir d’une analyse historique, le professeur agrégé à l’École de service social de l’Université d’Ottawa de 1993 à 2017, David Welch, est remonté aux origines de la solidarité franco-ontarienne et a mis en évidence les valeurs qui ont toujours habité cette communauté.

«Les Franco-Ontariens, collectivement à travers leur histoire et encore aujourd’hui, ont développé beaucoup de stratégies socio-économiques leur ayant permis de survivre à certaines transformations globales de l’économie», a indiqué le professeur Welch.

Il a illustré son propos en faisant référence aux caisses populaires de l’Ontario, aux premières écoles, aux maisons en rangées de Windsor et à la famille en trois générations, notamment.

Pour M. Welch, qui participe actuellement aux travaux du Centre de recherche sur les innovations et les transformations sociales (CRITS) de l’Université Saint-Paul d’Ottawa, les Franco-Ontariens ont su s’adapter à un milieu en constante évolution. Cela leur permet aujourd’hui encore de conserver et développer des pratiques économiques et culturelles qui consolident les frontières de leur communauté.

Crédit : Capture d’écran

La nécessité de préserver la communauté

Cet optimisme est partagé par Jean-François Parent, deuxième panéliste du webinaire. Il observe toutefois que la communauté francophone est souvent reléguée au second plan et que ses impératifs sont placés derrière ceux des intérêts privés et du système capitaliste.

«Comment faire pour garder cette communauté vivante? Comment peut-on revirer la situation? Comment peut-on faire de l’Ontario français une société qui soit dynamique et économiquement autonome?», s’est interrogé le gestionnaire et responsable des opérations pour l’est de l’Ontario au Conseil de la coopération de l’Ontario (CCO).

M. Parent a conclu son propos en mentionnant que son combat avec le CCO, «c’est de relever tous ces défis et de marier le développement économique aux intérêts communautaires en Ontario».

Crédit : Archives IJLO

Une économie à visage humain

Pour sa part, la troisième panéliste, la présidente fondatrice de MécènESS et d’Institut social Ethel Coté, a milité pour une économie «à visage humain», ce qu’elle définit comme «faire des affaires avec des valeurs».

«Ce sont ces valeurs qui animaient les gens à l’époque; ces gens qui ont créé des caisses populaires ou des coopératives agricoles», raconte-t-elle.

La leadeur en développement économique et communautaire, qui a formé plus de 37 000 personnes et accompagné plus de 600 organismes, entreprises d’économie sociale et coopératives, explique par ailleurs que l’économie sociale prend racine avant tout dans des actions concrètes et des approches globales tenant compte des besoins économiques, environnementaux, sociaux et culturels des personnes ainsi que des territoires.

Ethel Côté se réjouit de l’impact positif d’entreprises d’économie sociale telles que la Place des Arts du Grand Sudbury, le Mouvement d’implication francophone d’Orléans (MIFO), la Nouvelle Scène ou encore le Festival franco-ontarien (FFO), qui ont pour finalité de servir leurs membres ou la collectivité plutôt que d’engendrer des profits.

Selon elle, le modèle d’économie sociale du Canada est un exemple dans les espaces internationaux auxquels elle participe en tant que membre du Réseau international de promotion de l’économie sociale solidaire (RIPESS). «De plus en plus, les gens, au-delà de la culture, tant francophones qu’anglophones et hispanophones, et même les peuples indigènes, partagent nos expériences, nos pratiques. Mieux : on apprend les uns des autres», se réjouit-elle.

L’Atelier débutera le jeudi 8 octobre une série d’évènements sur le thème «Outiller l’innovation sociale pour changer le monde». Plusieurs évènements en ligne auront ainsi lieu durant les prochaines semaines.

Crédit : Capture d’écran
Crédit : Capture d’écran