le Dimanche 24 septembre 2023
le Jeudi 10 juin 2021 20:11 Économie et finances

Les centres de dépannage ont besoin d’argent, pas de matériel

Les articles accumulés chez Spin Vert de Kapuskasing   — Photos : Courtoisie
Les articles accumulés chez Spin Vert de Kapuskasing  
Photos : Courtoisie
Hey Day 2021 annulé
Les centres de dépannage ont besoin d’argent, pas de matériel
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Les centres de dépannage vont rouvrir dans plusieurs régions de l’Ontario ce vendredi, mais pas dans le territoire du Bureau de santé Porcupine qui continuent à enregistrer plusieurs infections chaque jour. Pourtant, ces magasins croulent sous les sacs de dons. Certains ont même dû mettre un frein aux ardeurs des donateurs le temps du confinement. Avec tout de même une réouverture éventuelle à l’horizon, les comités s’activent pour trouver une solution aux défis financiers qui se dressent. 

Au cours des derniers mois, «les gens se sont débarrassés de beaucoup de choses», a constaté Mabel Brown, présidente du Centre Connexion de Kapuskasing, où l’on vend des vêtements, des articles ménagers et des petits électroménagers d’occasion. 

Pour elle, pas de doute : c’est bien l’effet COVID, pas celui des courants populaires qui visent le désencombrement, nommément la méthode de Marie Kondo ou le minimalisme. 

À cause de l’ordre de rester chez soi imposée par la province, «beaucoup de gens doivent s’occuper parce qu’ils sont chez eux, dit Mme Brown. Ils nettoient».

Le Centre Connexion dispose de conteneurs pour entreposer les dons. Mais faute d’espace d’entreposage et de bras, le Green Spin Vert et le Comptoir Dépôt Gamelin de Hearst ont dû carrément demander aux donateurs d’arrêter de déposer des boites à la porte. L’appel n’a pas arrêté tous les donateurs. «Tu devrais voir tout ce qu’on a reçu», lance Lise Morin du Comptoir Gamelin. 

Trop de biens, pas assez de gains

Les chamboulements qu’entrainent les restrictions de santé publique changeantes sont aussi ressentis par le Hey Day, à Kapuskasing. COVID-19 oblige, cette mégavente de garage, orchestrée annuellement par 150 bénévoles dans le club de curling, a été annulée en septembre 2020 et le sera aussi en 2021.

Pour écouler les articles qui reposent dans leurs entrepôts depuis près de deux ans, l’organisation espère préparer quelques ventes de garage au cours de l’été. 

La responsable de l’évènement, Aline Carrier, souhaite par le fait même pallier l’absence de recettes en 2020 et 2021. En 2018 et en 2019, les profits ont représenté 100 000 $, versés directement à l’hôpital. «C’est beaucoup d’argent qu’on perd pour l’hôpital», croit-elle. 

Photos : Courtoisie

Pertes de revenus

L’absence de revenus inquiète en particulier les centres qui gèrent un magasin. «On a encore des factures et deux employées à payer», plaide Mabel Brown du Centre Connexion. 

Au Spin Vert, on a carrément opté pour des mises à pied temporaires, lors de la plus récente fermeture, survenue le 7 avril. L’organisme avait retrouvé l’équilibre financier, après les pertes subies lors des autres fermetures forcées. N’empêche, les ventes ont chuté de 30 % en 2020-2021 à cause de celles-ci.

Élaine Breton-Roy est optimiste par rapport à l’été. Elle prévoit une triple hausse pour le Spin Vert : celle des dons, celle de l’achalandage et celle des revenus. Le public attend impatiemment la réouverture du centre de récupération, croit-elle. «Les gens ont attendu qu’on ouvre. Tout le monde en profite, dans la communauté. C’est vraiment une nécessité.»

«On est fermés, mais raisonnables.»

Malgré les restrictions, le Centre Connexion et le Hey Day ont accepté d’intervenir en cas d’urgences. Les organisations ont dépanné des victimes d’incendie, la clientèle de l’Habitat Interlude (qui héberge les victimes de violence) et des étudiants internationaux.

 «On est fermés, mais on est raisonnables, plaide Mabel Brown du Centre Connexion. Quand quelqu’un nous appelle pour nous dire que son enfant n’a plus de chaussures qui lui vont, on les laisse entrer. On ne veut pas voir d’enfant se promener en bottes de caoutchouc quand il fait chaud parce qu’il n’a plus de chaussures.» 

Photo : Courtoisie