La dernière librairie francophone du Nord de l’Ontario s’apprête à fermer ses portes l’année prochaine, après plus de trois décennies en activité. Omer Cantin, fondateur et propriétaire de la Librairie Le Nord, annonce qu’il prévoit réduire ses services en 2022.
Reconnu à travers la francophonie du Nord de l’Ontario et même aux quatre coins de la province, c’est le magasin où les histoires, les biographies et les contes sont mis en valeur directement au centre-ville de Hearst. «On planifie de fermer le service à la clientèle dans quelques mois parce que je vieillis et je suis malade, déclare M. Cantin. Il faut que je modère mes activités.»
Pour commencer, la Librairie Le Nord réduira ses heures d’ouverture avant d’entamer les prochaines étapes au cours des premiers mois de l’année 2022, dont le retour des livres en magasin. «On ne peut pas fermer les portes tout de suite, explique le propriétaire. «Il y a beaucoup de choses à mettre en priorité au niveau de la comptabilité et au niveau de retourner nos livres en consignation.»
Omer Cantin dit qu’il n’y a plus de personnel avec de l’expérience pour s’occuper de la librairie et, pour l’instant, il ne connait pas d’individus prêts à prendre la relève. Néanmoins, le service habituel de la Librairie Le Nord sera offert jusqu’à la fin de l’année courante.
M. Cantin ajoute que la librairie est actuellement à vendre, mais pas l’immeuble, et que le nouveau propriétaire serait obligé de trouver un autre emplacement où vendre les livres en magasin.

Ventes en ligne
Toutefois, ce n’est pas un arrêt de travail complet. M. Cantin gardera les livres usagés qu’il vend en ligne et travaillera à ses heures. «Si les gens en veulent, ils peuvent passer par notre section de livres usagés», dit-il.
De plus, les livres des Éditions Cantinales sont annexés sur internet. M. Cantin dit qu’il a fini de publier des livres sous sa maison d’édition, mais que la collection demeure disponible pour la vente.
La perte d’un service essentiel
Il s’agit d’une perte pour Hearst et la région, mais également pour tout l’Ontario français. «Je crois qu’une librairie francophone dans un milieu plus ou moins francophone, c’est un service essentiel, exprime M. Cantin. Il devrait y en avoir partout.»
Il souligne que, malheureusement, le métier de libraire n’est pas le plus payant et que le nombre de librairies francophones a diminué de près de moitié au Québec et au Canada depuis les 15 dernières années.
M. Cantin est content de sa contribution et pense qu’il a donné de bons services à la population depuis les débuts de la Librairie Le Nord en 1988. Après avoir tourné la page, il souhaite consacrer un peu plus de temps à la Fondation Omer Cantin et aux ventes en ligne.