L’annonce du premier ministre va dans le sens d’une étude de rentabilité réalisée l’an dernier par le Service de transport ferroviaire de voyageurs pour le Nord-Est à la demande du gouvernement ontarien. Dans sa mise à jour d’avril 2022, le document réitère le bienfondé du retour du Northlander en faisant notamment référence à quatre points : la fluidité de ce transport par rapport aux embouteillages causés par les automobiles; la qualité de vie du train qui permet aux personnes défavorisées et aux communautés autochtones d’avoir un moyen de transport confortable; le développement économique et régional grâce au retour du train; et, bien sûr, l’option du train va dans le sens du développement du transport durable.
Les propos du premier ministre ontarien ainsi que la promesse d’investissement 75 millions $ pour le retour du Northlander ont évidemment réjoui le président de la Fédération des municipalités du Nord de l’Ontario (FONOM), Danny Whalen, qui regroupe 110 maires et mairesses du Nord-Est ontarien.
La question du retour du train est évidemment discutée au sein de la FONOM. Il le sera lors de sa conférence annuelle qui aura lieu cette année à North Bay du 9 au 11 mai. En particulier, lors du débat des leadeurs du Nord ontarien.
M. Whalen, qui est également conseiller municipal à Temiskaming Shores, compte bien que la question du train de voyageurs soit l’un des sujets qu’auront à discuter les leadeurs des quatre partis provinciaux.

Le président de la Federation of Northern Ontario Municipalities, Danny Whalen voit d’un très bon œil le retour d’un train de passagers dans le nord-est de l’Ontario.
«C’est certain qu’à la FONOM, poursuit le président, nous supportons totalement le retour des trains de passagers.»
Quant à savoir si attendre trois ans supplémentaires fait le bonheur de ses membres, M. Whalen avoue que ceux-ci «aimeraient évidemment voir le train sur ses rails avant 2025. Cependant, nous ne sommes pas les experts. Nous comprenons que coordonner trains de marchandises et de passagers, vérifier l’état des rails, tout cela demande une évaluation minutieuse.»
Timmins ou Cochrane?
Reste la question de l’itinéraire du futur train. On sait qu’il va partir de Toronto, mais où va-t-il finalement se garer en bout de rail? Il y a dix ans, le Northlander s’arrêtait à Cochrane, sans passer par Timmins. Jusqu’à maintenant rien n’indique que ce sera de nouveau le cas.
Si Danny Whalen, en tant que président de la FONOM, préfère s’abstenir sur cette question, il en va autrement du maire de Cochrane, Denis Clément. Répondant par courriel à l’une des questions du Voyageur, le maire franco-ontarien est beau joueur. Il est d’avis qu’à Cochrane, «le terminus est déjà en place; il n’y a pas de cout supplémentaire, mais je ne veux rien enlever à Timmins. Les gens de Timmins, eux aussi, méritent un service de train».
Du côté de Timmins, le maire George Pirie est plus direct. Se disant tout d’abord satisfait du retour d’un train pour passagers, car cela aura, selon lui, des impacts positifs dans les secteurs industriels et touristiques, il serait donc insensé pour lui que Timmins ne soit pas le terminus du nord pour le nouveau train. «Timmins, c’est le plus important centre de la région, les gens viennent ici pour des rendez-vous médicaux, pour faire des affaires, Timmins est vraiment une capitale régionale», dit-il.
Si on se fie aux prévisions de l’étude menée par le service de transport ferroviaire de voyageurs pour le Nord-Est, un corridor Toronto-Timmins serait plus achalandé qu’un corridor Toronto-Cochrane. Toutefois, le document n’exclut nullement un arrêt à Cochrane. Simplement la construction d’une nouvelle gare à Timmins.