le Mercredi 27 septembre 2023
le Vendredi 23 avril 2021 20:07 Éducation

Contrer la crise dans les hôpitaux du Nord-Est par une nouvelle formation hybride en soins infirmiers auxiliaires

L'Université de Hearst — Photo : Archives
L'Université de Hearst
Photo : Archives
Contrer la crise dans les hôpitaux du Nord-Est par une nouvelle formation hybride en soins infirmiers auxiliaires
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À compter de septembre 2021, une nouvelle cohorte de futures infirmières et infirmiers fera son entrée dans trois hôpitaux du Nord-Est de l’Ontario grâce au Collège La Cité : Sensenbrenner de Kapuskasing, Notre-Dame de Hearst et Smooth Rock Falls.

«La situation est à ce point critique que certains hôpitaux pensaient fermer des services comme la pédiatrie et l’oncologie», résume le recteur de l’Université de Hearst, Luc Bussières. C’était là l’état d’esprit des représentants des hôpitaux qui l’ont contacté l’automne dernier. L’état de crise demandait de trouver une solution à la pénurie d’infirmières et d’infirmiers auxiliaires francophones ou bilingues.

Si l’université a joué «un rôle de soutien», de l’aveu même de son recteur, il n’en demeure pas moins que c’est par son intermédiaire que les blocs ont commencé à se mettre en place. Un coup de fil au Collège La Cité allait démarrer le processus. 

Une méthode hybride

La directrice du Bureau de développement des affaires pour La Cité à Toronto, Judith Charest, trépigne à l’idée que le Collège mette en place, pour le domaine de la santé, une plateforme hybride, Mobilicité, qui a déjà fait ses preuves dans le monde des communications.

Il y a quelque temps, le Collège La Cité a proposé à CBC-Radio-Canada Toronto de former en français de la main-d’œuvre dans les locaux de la société d’État. Cette formule hybride permet à des étudiants d’être vraiment en contact avec le monde réel des communications.

Cette fois-ci, dans le cadre du projet de la formation en soins infirmiers auxiliaires, les étudiants pourront avoir leurs cours théoriques à partir de la maison. Cependant, les laboratoires pourront se faire dans les établissements hospitaliers concernés par le projet. «Pour les hôpitaux, ce sera formidable de pouvoir former la main-d’œuvre dans leurs espaces», assure Mme Charest. 

Photo : Philippe Larivière Durocher

Ces lieux d’enseignement, qu’il faudra aménager, pourront évidemment servir aux hôpitaux par la suite pour parfaire leur formation. Le Collège La Cité s’occupera, lui, de développer le matériel pédagogique.

En ce qui concerne les prévisions pour la première année, la directrice du bureau de Toronto estime qu’une quinzaine d’étudiants devraient faire partie de cette première cohorte, donc autour de cinq par hôpital. 

Pourquoi pas le Collège Boréal?

Puisque le programme hybride s’adresse aux gens du Nord-Est, n’aurait-il pas été plus facile de faire appel à un collège déjà installé dans la région plutôt qu’à Ottawa?

Luc Bussières s’empresse de dire que l’Université de Hearst n’a pas manqué de contacter le Collège quand les trois hôpitaux l’ont approché, d’autant plus que l’Université collabore déjà avec le Collège Boréal. «Malheureusement, à ce moment-là, le Collège Boréal ne donnait pas de cours en soins infirmiers. Et il n’était pas certain qu’il en donnerait», précise M. Bussières.

Le 16 février, Boréal annonçait que le programme de soins infirmiers auxiliaires serait de nouveau offert à Hearst et à Kapuskasing à compter de la rentrée 2021. Selon les chiffres obtenus auprès du Collège Boréal, 14 demandes d’admission pour la rentrée de septembre 2021 (Hearst et Kapuskasing) ont été enregistrées. Le programme semble avoir la capacité d’accueillir d’autres étudiants. L’établissement de Sudbury offrira aussi des cours en mode hybride, théorie par Zoom et stages et laboratoires en présentiel.

Photo : Université de Hearst

Un partenariat de longue durée?

Puisqu’il est en lien avec le programme du Consortium national de formation en santé (CNFS), regroupant différents établissements postsecondaires, dont l’Université de Hearst, le nouveau partenariat peut-il espérer survivre au-delà de la première cohorte?

Rappelant qu’il s’agit d’un financement non récurrent en ce qui concerne ce projet, tant du côté de l’Université de Hearst que du côté de La Cité, on se montre prudent quant à la possibilité d’une deuxième cohorte. On préfère attendre l’arrivée à bon port de la première cohorte avant de détacher les amarres. Pour l’heure, La Cité en est aux inscriptions et aux demandes d’informations.