L’objectif du gouvernement est de voir 400 000 VE fabriqués dans la province d’ici 2030. Selon les données du gouvernement, les ventes mondiales de VE devraient être multipliées par 15 en 2030 par rapport aux ventes de 2020.
Pour atteindre l’objectif de 100 % des ventes de véhicules légers sans émission d’ici 2035 au Canada — avec un objectif intermédiaire d’au moins 50 % d’ici 2030 mis en place par le gouvernement fédéral — est d’encourager les gens à les acheter. Une solution à plusieurs volets.
La recherche des solutions
Les trois principales préoccupations des acheteurs potentiels sont le kilométrage par charge, le manque de stations de charge et le prix des véhicules. Ces trois indicateurs sont de plus en plus attrayants chaque année, ce qui conduit à une plus forte croissance des ventes.
Un exemple de véhicule électrique moins cher est la Chevrolet Bolt, qui peut parcourir jusqu’à 417 km par charge pour un prix de départ autour de 40 000 $. Si vous voulez un kilométrage maximal, vous devrez acheter une Tesla au prix plus élevé de 115 000 $ pour une Tesla Model S Long Range, qui peut rouler jusqu’à 663 km par charge.
Selon le député fédéral de Nickel Belt, Marc Serré, l’une des meilleures choses que les gouvernements municipaux peuvent faire pour encourager les ventes de VE est d’encourager la construction d’autant de stations de recharge que possible. Selon lui, il y aura comme un effet boule de neige : plus il y aura de stations de recharge, plus les gens seront à l’aise pour acheter des véhicules électriques.

Le député de Nickel Belt, Marc Serré, à une station de recharge pour des véhicules électriques à Chelmsford.
«Par exemple, il n’y a aucune station de recharge en route si on fait un voyage de Chelmsford à Timmins. C’est un long voyage. L’installation d’un plus grand nombre de stations, surtout pour un voyage comme ça, permettrait certainement aux gens de se sentir beaucoup plus à l’aise», explique-t-il.
Aujourd’hui, on compte 15 stations de recharge dans la circonscription de Nickel Belt, dont 12 à Sudbury.
M. Serré affirme que les citoyens doivent encourager les municipalités à demander de l’aide gouvernementale pour installer davantage des stations de recharge. Une question apparemment plus complexe de nos jours, alors que les villes se serrent la ceinture et débattent âprement de leur budget annuel.
L’aspect financier
Au troisième trimestre de 2021, selon les données d’IHS Markit, les véhicules électriques représentaient 3,1 % des immatriculations de véhicules neufs en Ontario, contre 13 % en Colombie-Britannique qui dispose d’un incitatif d’une valeur 3000 $, et 9,9 % au Québec qui a un rabais pouvant atteindre 8000 $. L’an dernier, il y a eu plus de véhicules électriques enregistrés à Vancouver que dans tout l’Ontario.
Sur le plan des incitatifs pour les acheteurs, l’Ontario est à la traine par rapport à ses homologues provinciaux et territoriaux. Le seul rabais disponible pour l’achat d’un véhicule électrique en Ontario est de 5000 $, offert par le gouvernement fédéral.
Le gouvernement de Doug Ford a supprimé un programme qui offrait jusqu’à 14 000 $ à l’achat d’un véhicule en 2018. Celui-ci a également supprimé un programme de 2,5 millions $ qui aidait les propriétaires à installer leur propre équipement de recharge. Il avait mentionné à l’époque que «ça ne profitait qu’aux millionnaires qui pouvaient s’offrir des Teslas» et qu’il ne veut pas «donner des rabais à des gars qui achètent des voitures de 100 000 $».
D’autre part, le parti libéral de l’Ontario déclare qu’ils accorderont un rabais de 8000 $ pour l’achat ou la location de véhicules électriques admissibles et de 1500 $ pour l’équipement de recharge dans le cadre de leur programme électoral.
Le Nouveau Parti démocratique de l’Ontario dit qu’il offrira «de fortes incitations à l’achat d’un véhicule électrique», sans chiffre officiel pour l’instant, et jusqu’à 600 $ pour l’équipement de recharge dans le cadre de leur programme électoral.
Les véhicules électriques ne sont pas très affectés par le froid
Certains consommateurs hésitent à s’acheter un véhicule électrique (VE), notamment au Canada, parce qu’il y a une perception que ces voitures sont moins performant dans les températures froides. En fait, les études montrent que les VE ne souffrent pas réellement en hiver — en fait, avoir un VE en hiver a des avantages.
Les batteries des voitures ne se comparent pas à celles des téléphones intelligents, par exemple. Si vous jetez votre téléphone dans la neige pendant 30 minutes, il est perdu à jamais. Mais une batterie de voiture ne fonctionne pas de cette façon.

Toutes températures inférieures à 0oC peuvent entrainer une perte de l’autonomie de la batterie, mais des systèmes sont en place pour diminuer l’impact des basses températures.
En effet, le véhicule est doté d’un système de gestion thermique actif. Cela veut dire que la batterie se trouve dans un bain de glycol relié à une pompe à chaleur qui fait circuler le glycol et le garde chaud en utilisant une partie de l’énergie de la batterie.
Un véhicule à essence a besoin d’huile pour fonctionner correctement. Le mouvement de ce fluide ralentit pendant le temps froid puisqu’il s’épaissit et peut rendre difficile le démarrage de certaines voitures. Comme les VE n’ont pas d’huile, ils ont tendance à ne pas avoir de problèmes de démarrage.
Un autre avantage est que les VE n’ont que 34 pièces mobiles, ce qui les aide à mieux fonctionner en hiver. Leurs ancêtres à essence ont tendance à compter environ 150 pièces mobiles. De plus, la plupart des VE utilisent un chauffage par résistance, qui génère de la chaleur presque instantanément.
Cependant, il y a quand même un inconvénient au VE en hiver. Selon l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ), la plupart des voitures fonctionnent mieux entre 15 et 25oC et toutes températures inférieures à 0oC peuvent entrainer une perte de l’autonomie de la batterie. En prenant l’exemple du Nissan Leaf, l’AVEQ a calculé que les batteries des voitures peuvent perdre 25 % de leur autonomie si la température est de -15oC et d’environ 45 % à partir de -25oC. La perte n’est pas permanente et l’autonomie revient à son niveau normal lorsque les températures remontent.
Cela signifie que, pour l’instant, les conducteurs doivent évaluer soigneusement leurs besoins de recharge lors de longs déplacements. Toutefois, la technologie semble s’améliorer d’année en année.