Un comité spécial a examiné en profondeur une plainte déposée par Denis Labelle à l’égard du règlement 2002/03 et a reconnu qu’il y avait certaines lacunes dans l’offre de services et l’affichage dans les deux langues officielles au sein de la municipalité.
Un rapport déposé au mois de décembre révèle que la Municipalité de Nipissing Ouest s’est engagée à rectifier la situation au cours des prochaines années. Dorénavant, les administrateurs vont publier les communications officielles de la municipalité en français et en anglais — communiqués de presse, publications sur les réseaux sociaux, avis, markéting et publicités —, procéder avec le remplacement éventuel d’affiches unilingues et assurer que les résidents puissent obtenir des services dans la langue de leur choix dans chacune des installations municipales.
De plus, d’ici le mois de juin 2020, une refonte du site web sera complétée. Les formulaires et l’adoption de nouveaux règlements municipaux seront également disponibles dans la langue de Molière et de Shakespeare.
Le Voyageur s’est entretenu avec M. Labelle afin d’obtenir ses réactions à la suite de cette mise à jour de la politique de bilinguisme de sa communauté.
Comment réagissez-vous face aux démarches entreprises par la municipalité à l’égard des services et des communications en français?
«La Municipalité de Nipissing Ouest a finalement pris position qu’elle ne rencontrait pas les exigences de l’arrêté 2002/03 — un arrêté qui disait clairement que tout dans la municipalité devait être dans les deux langues — et que c’était pour devenir une réalité dans les prochains mois. Je suis très encouragé de ce côté-là. Je les félicite de reconnaitre qu’il y avait des lacunes et de leur engagement à rectifier la situation.»
«Je regarde tous les [nouveaux] affichages qui ont été mis dans les dernières années [que ce soit les nouvelles affiches d’arrêt ou l’affichage à la Baie Mini Ha! Ha!], c’est affreux qu’à Nipissing Ouest, ce soit presque tout en anglais. Il n’y a aucune raison pour ça. Mon cheval de bataille a toujours été qu’on n’en veut pas plus, mais qu’on veut juste être égale. Notre culture doit être respectée. On a le droit de vivre dans un environnement dans nos deux langues.»
Trouvez-vous que ça va assez loin?
«C’est une bonne question. On va réserver le jugement pour ça, mais je vais les encourager tout le long. Je ne suis pas le seul, car je marche dans la rue et je me fais dire félicitations pour avoir apporté ce dossier à la municipalité. J’aimerais remercier en particulier la mairesse et certains conseillers qui ont voulu débattre du sujet. Il semble qu’ils ont l’intention de mettre un peu d’argent à ce niveau-là. C’est un premier pas dans la bonne direction.»
«Je trouve dégueulasse que la majorité francophone doive être obligée de revendiquer ses droits dans une communauté comme la nôtre. Quant à moi, c’est un no brainer. Nous avons définitivement besoin de vérifier notre pouls pour vraiment nous demander si on est des francophones ou non, ou si on veut mourir comme anglophone.»
Les francophones sont-ils gênés de s’afficher dans la communauté?
«La gêne, on la voit plutôt dans les commerces et je ne sais pas pourquoi. L’affichage d’un commerce c’est [un outil] pour attirer sa clientèle. C’est du markéting et, en d’autres mots, si on le met juste en anglais, moi ça me donne [l’impression] qu’on veut juste desservir les anglophones.»
«Il [devrait] y avoir une fierté de pouvoir parler différentes langues. Il y a des études qui ont été faites qui démontrent que le bilinguisme dans les communautés c’est très bon pour l’économie. Je ne vois pas donc pourquoi il y aurait de la résistance. Mais ça va être du cas par cas. Je vais approcher [doucement] les commerçants et on espère avec le temps qu’ils pensent à nous. On vit dans la communauté et on magasine dans leur municipalité. Alors, attirez-nous dans vos commerces.»