Le président de l’Association des Ivoiriennes et Ivoiriens du Grand Sudbury (AIGS), Moustapha Soumahoro, appelle les membres de l’organisme à être vigilants alors que le Grand Sudbury a connu une augmentation record de dix cas de COVID-19.
L’annonce de cette hausse a été faite par Santé publique Sudbury et districts le 28 juillet, au moment où la communauté ivoirienne commençait à «savourer» la troisième étape du déconfinement provincial. M. Soumahoro a enjoint ses concitoyens à faire preuve de discernement.
«L’heure est très grave», insiste le président de l’AIGS dans un message vidéo publié sur la plateforme WhatsApp de l’Association.
Il demande donc à la communauté, et particulièrement aux jeunes qui peuvent être asymptomatiques, de continuer d’être vigilants, de porter le masque, de se laver les mains et de respecter les consignes de distanciation. «Le virus continue de circuler», martèle le président.
Maintenir des relations à distance
Les Ivoiriens ont vécu de plusieurs manières la période de confinement et son corolaire de restrictions, notamment la fermeture des établissements d’enseignement, la réduction de certains services publics, l’obligation de rester chez soi, etc.
Cet appel du président de l’AIGS, également professeur agrégé et directeur du département de géographie à l’Université Laurentienne, vient quelque peu ralentir les ardeurs de certains membres de la communauté qui commençaient à savourer des instants de plaisir au parc Bell et dans bien d’autres lieux récréatifs récemment rouverts par la municipalité.
C’est le cas d’un diplômé en éducation de l’Université Laurentienne, Kamohan Mahando, pour qui la période de confinement a été très éprouvante. «Je suis resté enfermé avec ma femme et mes quatre enfants. Je ne sortais que pour faire l’épicerie. Les enfants en avaient marre de ne pas pouvoir se divertir», raconte-t-il.
Pour d’autres, comme l’étudiante au Collège Boréal Amelie N’Guessan, le confinement «n’était pas terrible parce que je suis quelqu’un qui aime rester à la maison».
Alain Dédé, travailleur indépendant, tout comme Kouassi Brou, étudiant, ont fait contre mauvaise fortune, bon cœur en prenant plaisir à faire du bénévolat.
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Le président de l’AIGS estime pour sa part que la COVID-19 a eu des répercussions sur l’association elle-même. Le mode de fonctionnement de l’organisme était basé, avant la pandémie, sur le réseautage et sur une relation fondamentalement humaine, chaleureuse et ponctuée par des visites à domicile.
Aux dires de Moustapha Soumahoro, il n’est plus possible pour le moment d’œuvrer en ce sens. Des solutions à distance ont tout de même été mises en place, permettant de maintenir le contact avec les membres et de s’assurer de la bonne santé mentale des uns et des autres.

«Chaque semaine, nous faisons le point avec nos membres sur la situation sanitaire, en dépit du fait que ces informations soient disponibles sur le site web de la ville du Grand Sudbury», assure-t-il.
Une volonté d’aller de l’avant
Par ailleurs, le président de l’AIGS exhorte ses compatriotes à participer et à contribuer davantage au développement de la ville du Grand Sudbury. L’association est partenaire avec Desjardins en vue d’aider les membres à réaliser leurs projets.
L’objectif est, selon lui, de favoriser l’esprit d’entreprise et de permettre à ces familles ivoiriennes de réussir leur intégration. Avec une communauté de près de 300 individus, les Ivoiriens et Ivoiriennes sont les immigrants francophones les plus nombreux du Grand Sudbury.
«Nous voulons que l’immigrant ivoirien ne soit pas vu comme quelqu’un qui vient pour prendre quelque chose, mais plutôt comme quelqu’un qui vient pour apporter quelque chose», résume Moustapha Soumahoro.