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le Vendredi 28 août 2020 14:59 Francophonie

Décès de la première coordonnatrice de la Maison La Paix

Nicole et Yves Nadeau — Photo : Courtoisie
Nicole et Yves Nadeau
Photo : Courtoisie
Nicole Nadeau, est décédée le 24 aout à la Maison McCulloch
Décès de la première coordonnatrice de la Maison La Paix
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La première coordonnatrice de la Maison La Paix, Nicole Nadeau, est décédée le 24 aout à la Maison de soins palliatifs McCulloch. Un retour chez elle en quelque sorte, puisque la Maison La Paix est l’ancêtre de la Maison McCullloch.

Mme Nadeau a survécu à quatre cancers avant que le cinquième ait raison de ses forces. Léo Therrien se souvient de lui avoir fait visiter la Maison McCulloch il y a deux ou trois ans, lorsqu’il était encore directeur. «Elle m’a dit “T’sé Léo, c’est ici que je vais venir”. […] Je pense qu’elle était bien fière de ce que la Maison La Paix était devenue.»

L’époux de Nicole, Yves Nadeau — directeur du markéting du Voyageur pendant environ 20 ans —, a été bénévole à la Maison La Paix pendant que sa femme s’occupait des malades.

Ils demeuraient dans la maison avec les patients, précise un article dans Le Voyageur du 6 novembre 1996. Il y avait d’autres bénévoles, mais Nicole et Yves Nadeau étaient ceux qui étaient présents pour les quatre résidents malades, 24 heures sur 24. La Maison a été leur vie pendant près de 12 mois.

Yves Nadeau se souvient de cette année comme exténuante, mais également très enrichissante. Il se souvient de la passion que Nicole déployait dans son travail et comment les résidents l’appréciaient. «Elle avait toujours les bons mots pour réconforter les gens», dit-elle.

Danielle Lapalme a été bénévole à la Maison La Paix et amie avec le couple. Pour elle, Nicole était «une grande dame, pas juste littéralement, mais figurativement aussi, à l’âme généreuse et affectueuse». «Elle était très à l’aise d’être parmi les gens de la Maison La Paix, c’était comme une maman.» Pour Mme Lapalme, la communauté a perdu une femme qui avait beaucoup de compassion. Mme Nadeau a d’ailleurs continué à aider les plus démunis après son départ de la Maison en travaillant en soins à domicile et à la Clinique du coin.

Mme Nadeau avait travaillé avec les sans-abris et les sidéens pendant 7 ans à Toronto avant de venir à Sudbury. Originaire du Québec, elle ne parlait pas anglais à son arrivée  dans la ville Reine; elle l’a appris en travaillant et avec l’aide de son époux.

Elle n’hésitait pas à serrer les gens dans ses bras quand ils en avaient besoin. Elle a passé sa vie à vouloir aider les moins fortunés. «Elle serrait tout le monde. Je voyais des gens qui étaient perdus, Nicole les prenait dans ses bras puis, les gens changeaient, se souvient Yves Nadeau. Elle n’avait pas eu ça [dans sa jeunesse], alors elle voulait le donner à d’autres.»

Elle n’a jamais été capable de s’assoir et ne rien faire, même malade. Yves Nadeau dit qu’il a toujours eu une des maisons les plus propres en ville.

La Maison La Paix a ouvert ses portes le 1er décembre 1996 — journée mondiale du sida. Elle a été créée par le Groupe d’appui VIH-sida. À l’époque, elle accueillait seulement les sidéens très malades, pour ne pas dire en fin de vie. Ce n’est qu’en mars 2015 qu’elle a été convertie en maison de soins palliatifs, précise Léo Therrien, qui a occupé la même fonction que Nicole Nadeau à partir de 2000.