Les Perles du Nord soulignaient en novembre leur 30e anniversaire. La célébration a été diluée par la COVID-19, mais l’organisme poursuit son œuvre. L’anniversaire a été souligné par téléconférence. «On a jasé une belle heure», rapporte la vice-présidente du club, Kayla Dillon. «On aimerait se rencontrer, mais on ne peut vraiment pas dans les circonstances.»
C’est donc partie remise pour la célébration en personne.
Laurette Carle, l’une des Perles, attend les retrouvailles avec impatience. Elle a hâte de partager ses repas entourée des autres membres du Club : d’octobre 1990 à mars 2020, elle rencontrait deux fois par mois ses camarades. Depuis mars, elle les voit virtuellement mensuellement. Aussi, elle compte bien souligner les accomplissements des dames Richelieu de Timmins et de reprendre plus activement son engagement bénévole.
Les dons se maintiennent
Malgré les restrictions, le Club peut continuer de verser des fonds aux organismes qui soutiennent la jeunesse, en particulier la jeunesse francophone.
Si, au printemps, le Club Richelieu masculin de Timmins (on y reviendra) disait subir les contrecoups de la crise sanitaire pour ses collectes de fonds, son pendant féminin a plus de chance. Associées au Timmins Charitable Gaming Association (le bingo auxquelles elles donnent de leur temps), les Perles reçoivent une part des recettes des machines à sous.
Autre coup de chance. La célébration de la Journée internationale de la femme en mars a eu lieu quelques jours avant que la planète s’arrête et a permis de remplir les coffres. Résultat : les bourses d’études sont remises comme prévu et quelques dons sont encore offerts.
«On a adopté deux écoles locales. Des élèves avaient besoin de chapeaux, de foulards, de bottes, des manteaux», rapporte Kayla Dillon. Ce parrainage a remplacé le projet de nutrition scolaire, qui n’est pas possible dans les conditions sanitaires actuelles.
N’empêche, plusieurs activités de financement n’ont pas eu lieu depuis mars. C’est le cas de l’emballage de cadeaux et la vente de pâtisseries au centre commercial, une activité qu’aime particulièrement Kayla Dillon.
Pour sa part, Laurette Carle tient aux dons au département de pédiatrie de l’hôpital régional de Timmins. La cause la touche, mais le fait que les retombées soient réellement locales, aussi. «J’aime participer dans les choses qui restent dans ma communauté», dit-elle.
Un club pour les hommes, un pour les femmes
L’impossibilité de donner son temps pèse lourd pour Laurette Carle. Au cours des 30 dernières années, elle a participé à l’organisation de parades de mode, de fêtes western et de tirages de voyages. Elle a aussi assisté à des rencontres interclubs avec les Colombes de Cochrane et le club masculin de Timmins.
Mais justement, pourquoi deux clubs à Timmins? Pourquoi un masculin, un féminin? Laurette Carle rappelle que le Club Richelieu de Timmins (celui des hommes) a été fondé en 1947. À la fin des années 1980, les épouses de certains membres Richelieu de Timmins avaient demandé de joindre le club.
«Je pense qu’elles avaient essayé de former un club mixte», se souvient Mme Carle. Elle demeure prudente dans l’explication : «Ça n’a pas fonctionné, alors on a formé un club féminin. On a commencé à se ressembler dans un salon, sept, huit femmes ensemble, pour obtenir notre Charte. La première présidente du Club était Maureen Lafleur.»
Enfant et adolescente, Kayla Dillon a été témoin du dynamisme du club nouvellement fondé. Aujourd’hui jeune trentenaire, elle a rejoint les Perles du Nord il y a 15 ans. «J’ai vu les gens qu’ils aidaient. J’avais envie d’être membre. Je me suis impliquée jeune.»
Elle aime l’aspect intergénérationnel du Club : trois générations travaillent ensemble pour l’épanouissement des membres, de la communauté francophone et des enfants de Timmins. «Ce sont des femmes avec un moral d’acier. Dans les temps comme c’est là, on en a vraiment besoin. Juste le sens de la participation, ça fait du bien.»

La relève
Selon Laurette Carle, la relève veillera peut-être à la fusion des deux clubs. Et de la relève, il y en a, même si l’engouement n’est plus ce qu’il était dans les années 1990. «On a tout le temps des nouvelles, relève Kayla Dillon. Certaines restent, d’autres partent, mais ça s’équilibre.»
Dans les premières années des Perles du Nord, «c’était plus facile, plus commun de participer à des clubs charitables», explique Mme Carle, de 40 ans l’ainée de Kayla Dillon — un constat que font de très nombreux clubs sociaux. «Aujourd’hui, les priorités sont différentes.»
Le Club a déjà compté une trentaine de membres. Aujourd’hui, elles sont 17, dont 5 fondatrices. Trois autres membres ont décidé de suspendre leur engagement pendant que la pandémie force des rencontres virtuelles.
Pour Kayla Dillon, l’engagement vaut la chandelle : «Il y a beaucoup de monde en difficulté. Je trouve que c’est important d’avoir des clubs comme le nôtre qui donnent régulièrement à la communauté.»
On compte 14 clubs Richelieu dans le Nord de l’Ontario, dont trois féminins : le Club Richelieu Féminin de Sudbury, les Colombes de Cochrane et Les Perles du Nord de Timmins. Les Colombes de Cochrane versent des dons malgré la pandémie, mais ne procède pas à des collectes de fonds. Par exemple, des écoles et les Services à la famille et à l’enfance du Nord-Est de l’Ontario (NEOFACS) ont reçu de l’argent.
