C’est un retour en Ontario pour Patrick Boucher, qui s’était installé à l’extérieur de la province pendant quelques années. «Je suis content d’être déménagé en Ontario. Je m’identifie comme Franco-Ontarien. Mon appartenance est à la francophonie ontarienne», répond-il quand on lui demande de se présenter.
M. Boucher se rend bien compte que le défi qui l’attend est le renouvèlement du leadeurship de l’ACFO : c’est que l’agent de développement communautaire, Jean-Claude Carrière, prendra sa retraite l’été prochain. «C’est un défi, un gros défi! Il est la colonne vertébrale. Il faut assurer une transition harmonieuse sans baisse de services», explique le nouveau président.
Ce dernier veut s’inscrire dans la continuité. «Il y a une belle vitalité à l’ACFO. Je ne veux rien effacer ou pointer qui que ce soit du doigt. Avec peu de moyens, l’ACFO avec Jean-Claude Carrière a fait avancer la région», dit M. Boucher. Il donne en exemple l’initiative Tisser des liens, qui a créé une meilleure collaboration entre les francophones, les anglophones et les Autochtones.
Pour son président, le dynamisme de l’ACFO a donné aux francophones la fierté de leurs origines. «Ils perdent cette gêne-là, explique-t-il. C‘est devenu cool d’être francophone! À ceux qui demandent pourquoi les francophones revendiquent tant, je leur réponds qu’on est différent : on a nos racines ici; on a bâti le pays. Je suis la 13e génération.»
Par les temps qui courent, impossible de ne pas aborder la question de la COVID-19. «Je soupçonne un effet positif avec la pandémie», enchaine M. Boucher. «La fermeture de la frontière avec le Québec a permis à la communauté d’affaires de prendre la pleine mesure de l’importance de sa clientèle de langue française. Le fait français est plus important que ce qu’elle pensait. Wal-Mart faisait des promotions en français au hautparleur l’autre jour. Ce serait payant d’avoir plus d’employés qui parlent le français.»
Le nouveau président de l’ACFO apprécie particulièrement l’esprit communautaire francophone du sud du Témiskaming. Il rappelle l’arrivée de ses enfants dans les écoles de la région. «L’intégration a été simple et extraordinaire, raconte-t-il. Les écoles cultivent un sens d’appartenance et mes enfants ont tout de suite eu le sentiment d’être acceptés. Ici c’est l’intérêt supérieur qui prime. Le côté inclusif de la communauté m’a charmé. Je ne regrette pas deux secondes d’être revenu ici.»
Avec le départ de l’agent de développement à la retraite, ce sera une année de stabilisation pour M. Boucher. Il regrette que le Festival des Folies Franco-fun ait été annulé encore cette année.
Il en profitera pour se faire mieux connaitre et pour faire avancer des dossiers. Il compte sur l’appui de la communauté et du conseil d’administration. En parlant de ceux-ci, le président est clair : «Ce sont des gens de cœur, une flamme vivante !»
Bien que l’ACFO sans Jean-Claude Carrière le préoccupe, le nouveau président insiste. «Je tiens à remercier le président sortant, Ghislain Lambert, qui a terminé deux mandats. Il ne me donne pas une chaloupe en train de couler : l’ACFO-Témiskaming est en santé, affirme-t-il. Je veux consolider les acquis pour que ça continue à porter fruit. Les francophones du Témiskaming sont inclusifs; ils font le pont avec tout le monde. C’est bon pour le développement de la région et c’est bon pour toute la communauté».
Le conseil d’administration de l’ACFO-Témiskaming est composé de Patrick Boucher (New Liskeard) à la présidence, de Patricia Poirier (Haileybury) à la vice-présidente, de Dominique Nackers (Earlton) comme trésorier et des administrateurs Ghislain Lambert (New Liskeard), Pauline Lachapelle (Belle Vallée), Marc Martin (Cobalt), Suzanne Martin (Haileybury) et de la représentante de la jeunesse, Aine Bennett (ministre des Affaires extérieures à l’École secondaire catholique Sainte-Marie).