«Les habitants du Nord doivent pouvoir compter sur un réseau de transport tous les jours. Il doit être facile, pratique, sûr et moderne pour assurer l’épanouissement d’une région vigoureuse et prospère qui s’appuie sur un réseau de transport fiable et durable», affirme la ministre.
Le plan s’inscrit dans la relance économique postpandémique. La proposition du gouvernement touche tous les aspects du transport : routes et ponts, autobus, aéroports, service ferroviaire et Internet à haute vitesse. L’intention du plan est de créer des débouchés économiques. L’ébauche du plan a été présentée en décembre.
Au chapitre des routes, l’ébauche de plan propose de convertir la route 69 entre Parry Sound et Sudbury en autoroute à quatre voies. Les routes 17 et 11 feront aussi l’objet d’améliorations et il y aura l’ajout de 21 aires de repos au cours des 5 prochaines années. Le nouveau plan note que 8400 camions transportent 87 000 tonnes de marchandises sur la route 11 tous les jours. En 2019, les véhicules commerciaux représentaient 20 % des kilomètres parcourus; en 2041, ce sera 50 %.
Le président de la Fédération des municipalités du Nord de l’Ontario, Danny Whalen, a déjà rencontré la ministre Mulroney au sujet des routes. «Je lui ai fait remarquer qu’il ne s’agit pas uniquement de transporter des gens et des marchandises à travers le Nord pour les marchés de l’Ouest, dit-il. Il y a plus que les autoroutes 11 et 17. On n’a pas encore vu un plan qui examine sérieusement comment les gens se déplacent à l’intérieur du Nord.»

La province a approuvé 650 millions $ pour prolonger et réparer les autoroutes et les ponts du Nord, ce qui devrait créer 4370 emplois directs et indirects. Le Plan d’action de l’Ontario contre la COVID-19 a ajouté 10 millions $ pour des projets de réfection des routes du Nord.
Le service d’autobus serait plus fiable, plus fréquent et servirait plus de petites communautés. Des consultations permettraient une amélioration des horaires pour faciliter les correspondances.
Quant au train, on se rappellera que la remise en service du Northlander était une promesse électorale des conservateurs du premier ministre Doug Ford. Le plan annonce qu’il y aura plus de vérifications des voies ferrées. Pour le député néo-démocrate de Témiskaming-Cochrane, John Vanthof, «un obstacle au transport de passagers par train est que la qualité du rail doit répondre à des standards plus élevés que pour le transport de marchandises».
Le plan se garde bien de promettre le retour du Northlander. Il s’engage à faire progresser sa remise en service grâce à un groupe de travail composé de maires du Nord-Est de l’Ontario. Ce sont eux qui ont obtenu récemment que cette question relève du ministère des Transports. C’était auparavant la responsabilité du ministère des Affaires du Nord qui n’a aucune expertise dans le domaine.
Le maire de Témiskaming Shores, Carman Kidd, «pense qu’il y aura plus de services avec Ontario Northland. L’ajout de voies de chargement à Earlton et à d’autres endroits entre North Bay et Cochrane va amener plus de développement».
Le train Polar Bear Express, qui circule de Cochrane à Moosonee, sera aussi considéré. C’est le seul lien terrestre pour les populations autochtones. Pour améliorer les occasions d’emploi dans ces populations, le train devra être plus fréquent et plus fiable. C’est un enjeu de développement économique, de l’avis du ministère.
Le nouveau plan reconnait que les petits aéroports régionaux ont besoin d’aide et sont essentiels pour les services de santé, la police, l’exploration minière, les feux de forêt et les recherches et sauvetages en forêt. Pour Carmen Kidd, qui est aussi le président du regroupement des municipalités pour l’Aéroport régional de Témiskaming-Earlton, les petits aéroports constituent un outil de développement économique essentiel. «L’industrie touristique anticipe une augmentation rapide du voyage dans la région pour des séjours en hiver et en été», explique-t-il.

L’Association des municipalités de l’Ontario déplore que les cinq grands aéroports ne fassent pas partie de la stratégie provinciale. Bien qu’ils soient de juridiction fédérale, ils sont des portes d’entrée pour le cargo aérien et le tourisme. «Ça leur permettrait de devenir l’outil de développement économique qu’ils devraient être», dit M. Whalen.
Autres préoccupations technologiques, la proposition du ministère des Transports prévoit un plus grand accès à l’Internet haute vitesse et à des systèmes de communications en temps réel pour l’état des routes, les déneigeuses et les accidents.