le Lundi 2 octobre 2023
le Vendredi 28 mai 2021 4:02 Politique

Le Nord sera-t-il représenté aux élections Française ?

Le Nord sera-t-il représenté ?
Le Nord sera-t-il représenté aux élections Française ?
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La francophonie du Nord de l’Ontario est multiple. La communauté française en fait partie et, souvent, elle y est fortement engagée. Les élections pour les représentants des Français à l’étranger sont l’occasion de savoir si la région du Nord ontarien aura sa voix parmi les 442 conseillers et conseillères des Français de l’étranger.

Les élections consulaires existent depuis près de 40 ans. Normalement, elles auraient dû avoir lieu l’an dernier. Mais pandémie oblige, elles ont été reportées à cette année.

Élus à la proportionnelle pour une période de six ans — cinq pour cette fois-ci à cause de la COVID-19 —, les représentants des Français à l’étranger visent particulièrement trois choses : représenter leurs compatriotes auprès des ambassades et des consulats, répondre à toute question concernant notamment l’enseignement, les aides sociales, l’emploi et, enfin, participer aux élections sénatoriales pour les Français et Françaises de l’étranger. C’est donc dire que le travail sur le terrain, proche des gens qu’ils représentent, sera essentiel pour les futurs élus. Ces femmes et ces hommes sont là pour défendre les intérêts des Français de l’étranger auprès des autorités consulaires, voire les députés et les sénateurs français.

Pour les élections en présentiel du 29 mai — du 21 au 26 mai par internet —, il y aura 7 listes électorales. On y retrouve sensiblement les mêmes courants politiques qu’en France, comme les diverses gauches, la droite ou encore les écolos. Pour le nord de l’Ontario jumelé avec le Manitoba, 4 représentants pourront se faire élire.

Selon les chiffres obtenus auprès du consulat français de Toronto, environ 10 000 Français sont inscrits au registre consulaire de l’Ontario — 14 200 en comparaison pour la seule région de Québec. Il faut savoir que l’inscription n’est pas obligatoire. Un Français peut très bien s’expatrier au Canada sans que son consulat ou son ambassade en soit au courant. Et pour voter le 29 mai, il faudra non seulement être inscrit au registre consulaire, mais également sur la liste électorale consulaire. Peut-être que certains se casseront le nez le jour du vote…

Sur les 10 000 Français de l’Ontario, environ 150 sont des résidants du Nord et 300 au Manitoba, toujours selon le registre. Il est fort probable que ce chiffre soit plus élevé selon la candidate Audrey Debruyne.

La seule représentante du Nord

À Thunder Bay depuis neuf ans, Audrey Debruyne est, entre autres, la présidente du Centre culturel francophone de Thunder Bay. Audrey Debruyne est aussi directrice adjointe des communications au Conseil scolaire du district catholique des Aurores boréales. Elle oscille entre le monde de la communication et la gestion de projets culturels, principalement au sein d’organismes publics et à but non lucratif. Tout ça, quand elle n’est pas en nomination pour le prix de la Pléiade, comme ce fut le cas en 2019. 

C’est donc dire que la jeune femme originaire du Val-d’Oise, en banlieue nord de Paris, a à cœur la francophonie, même s’il faut parfois la secouer un peu. Parlant de la francophonie en Ontario et en particulier celle du Nord, elle dira «qu’elle s’effrite», même si elle constate que les choses tendent à s’améliorer au niveau de la fierté à Thunder Bay.

Photo : Liming Yu

Un monde de projets pour l’Ontario et le Manitoba

Carburant à l’action — «faut bouger pour améliorer les choses», dit-elle —, Audrey Debruyne, se dit à gauche au plan politique. Pourtant, elle se retrouve tout de même sur une liste soutenue par l’Union centriste, représentant la majorité des sénateurs français. Elle tient à rectifier le tir. «Les barrières sont plus ouvertes à l’étranger», mentionnant au passage que la liste pour «Un monde de projets pour l’Ontario et le Manitoba» est originale grâce aux différents profils des sept candidats qui la composent. «Être à l’écoute et à proximité des gens», fait partie des valeurs que veut mettre de l’avant la candidate, rappelant au passage que les autorités françaises ne tiennent pas suffisamment compte de l’éloignement de ses compatriotes habitant au nord quand ils doivent se déplacer vers le consulat français à Toronto.

Le directeur d’école dans le Sud de l’Ontario, Marc-Albert Cormier, est justement conseiller consulaire et tête no1 de la liste. Il estime qu’il était important pour lui d’avoir une représentante du Nord de l’Ontario «en position éligible». Selon lui, Audrey Debruyne est «la personne idéale» pour représenter les Français du Nord de l’Ontario et du Manitoba. «Trop souvent, les candidats à ces élections sont uniquement de Toronto et d’Ottawa. Pour ma part, j’ai voulu monter une liste avec des candidats provenant du Nord, d’Ottawa et de Toronto.»

Si selon le consulat de Toronto, il y a en principe deux candidats émanant du Nord, il a été impossible de contacter cette deuxième personne.

De son côté, Yann le Borgne, tête de liste numéro 1 du groupe «En marche pour les Français de l’Ontario et du Manitoba», associé à la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron, précise tout de même que si, aucun de ses candidats n’est issu du Nord, plusieurs parmi ceux-ci «connaissent et se sont rendus dans la région; nous avons de nombreux amis qui en viennent et l’épouse d’un de nos candidats vient de Sudbury.»

Dans sa plateforme électorale, le groupe de M. Le Borgne propose notamment «de travailler avec l’administration et les élus ontariens sur la reconnaissance de certaines qualifications et de diplômes français — en particulier dans le domaine de la santé», secteur où la main-d’œuvre fait défaut dans le Nord.