Les répercussions de la COVID-19 ne cessent d’affecter tous les plans de la société. La santé mentale et le bienêtre des parents et des enfants de l’Ontario ne sont pas épargnés. L’Université McMaster et l’Offord Centre for Child Studies viennent de publier un rapport sur ce sujet. Des difficultés liées à l’isolement, l’anxiété et la dépression y sont notamment relevées. (V.N.)
Il s’agit des résultats d’un deuxième sondage fait par ces deux institutions auprès des parents de l’Ontario. Cette enquête a été effectuée durant la troisième vague de la pandémie. Du 4 mai au 3 juillet 2021, soit un an après le premier sondage. Un peu plus de 10 000 parents et aidants ont répondu à un questionnaire centré sur les conséquences de la pandémie sur leur santé et leur bienêtre ainsi qu’à ceux de leurs enfants.
Les parents affectés
«Les symptômes généraux de dépression et d’anxiété étaient plus élevés que ceux que nous avions constatés à l’origine durant la première vague de la COVID-19», explique la chercheuse principale et professeure agrégée et titulaire de la chaire de recherche du Canada de niveau II en interventions préventives et santé familiale, Andrea Gonzalez.
Le rapport souligne que près de 69 % des parents interrogés déclarent avoir ressenti d’importants symptômes de dépression pendant la troisième vague de la pandémie. Manque de concentration et d’effort, sommeil agité et peu de motivation sont autant d’états vécus par les répondants durant la pandémie.
À cause de l’anxiété ressentie, ils ne parvenaient pas à bien s’entendre avec les autres ni à bien mener leurs tâches au travail et à la maison. La situation était si difficile que la moitié des parents ont déclaré avoir cherché à obtenir de l’aide professionnelle pour leurs propres problèmes de santé mentale durant la pandémie de la COVID-19.
Répercussions sur la santé mentale et l’apprentissage des enfants
Durant la période où il fallait observer les restrictions liées à la COVID-19, les enfants ont eu du mal à supporter ne pas voir leurs amis, ne pas aller à l’école en personne et devoir rester à la maison. L’apprentissage à distance et la non-disponibilité des services de garde d’enfants ont également entrainé des conséquences.
Les parents se sont montrés préoccupés par le progrès scolaire des enfants, la socialisation et l’isolement des élèves. Un tiers des parents ont indiqué avoir cherché à obtenir de l’aide professionnelle pour les problèmes de santé mentale de leurs enfants, notamment auprès d’un médecin de famille ou d’un omnipraticien, d’un travailleur social, d’un psychologue, d’un psychiatre ou d’une infirmière.
Même si le tableau est généralement sombre, il y a lieu de relever un point positif : «La majorité des aidants ont indiqué que leurs enfants passaient plus de temps avec leur famille et qu’ils consacraient plus de temps aux loisirs», souligne Mme Gonzalez. Elle ajoute toutefois que les recherches et les évaluations continueront pour en connaitre les répercussions à long terme.
Recommandations
Les initiateurs du sondage demandent de garder les écoles et les centres de garde d’enfants ouverts. Ils recommandent de ne mettre en œuvre le retour à l’apprentissage à distance que si cela est absolument nécessaire. Les directives concernant les activités en ligne et la façon de télécharger les devoirs et le matériel doivent être claires et accessibles.
Un soutien scolaire et technologique doit être mis à la disposition des élèves et des parents si nécessaire, souhaitent-ils. Ils conseillent enfin qu’un encadrement pédagogique, des ressources et des cours particuliers soient mis à la disposition des élèves qui rencontrent des difficultés et ont besoin d’une aide supplémentaire.