Dans la deuxième salle du bloc opératoire de Sensenbrenner, une lumière chirurgicale double a été installée au cours des dernières semaines, la table d’opération et l’appareil d’anesthésie le seront dans les prochaines.
Pour la directrice générale France Dallaire, cette deuxième salle est «essentielle pour réduire les risques, accroitre l’efficacité et garder des services locaux».
Le défi du recrutement
«Nous sommes heureux d’annoncer que nous avons maintenant trois chirurgiennes à Kapuskasing», en plus de suppléants et de spécialistes, précise la médecin en chef de l’hôpital Sensenbrenner, Jessica Kwapis, elle-même chirurgienne.
C’est ce qui rend l’ouverture de la deuxième salle possible, mais il manque encore des ressources pour que la deuxième salle d’opération soit utilisée à plein régime.
«Les anesthésistes sont une priorité de recrutement», avec les infirmières, explique la directrice générale de l’hôpital. Six postes d’infirmières sont présentement ouverts. «Il y a une pénurie mondiale, fait-elle valoir. On aurait les moyens d’en embaucher 12 présentement.» À tout le moins, quatre sont nécessaires pour ouvrir la salle et accroitre l’efficacité du bloc opératoire.
C’est pourquoi, pour l’instant, la médecin en chef estime que cette nouvelle salle permettra l’augmentation des procédures chirurgicales et des endoscopies de 10 à 15 %. Elle permettra aussi de limiter le nombre de reports de procédures non urgentes en cas d’urgence.
Le cancer du sein
Parmi les nouveaux services rendus possibles grâce à l’acquisition de nouvel équipement, relevons les chirurgies relatives au cancer du sein. Présentement, faute d’équipement spécialisé, les services demeurent limités, forçant le déplacement vers les hôpitaux de Timmins ou de Sudbury, à 165 ou 465 km.
Le nouvel équipement permettra la lumptectomie (soit l’ablation partielle d’une masse mammaire) et la prise d’échantillons dans les ganglions lymphatiques pour voir si le cancer s’y est répandu. Les trois chirurgiennes de l’équipe peuvent mener ces chirurgies, notamment grâce à des formations d’appoint.
Dre Susan Krajewski estime qu’au cours de la première année, de 20 à 30 personnes utiliseront le service, du territoire s’étendant de Hornepayne à Smooth Rock Falls.

L’équipe de chirurgie de l’Hôpital Sensenbrenner
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Campagne ajustée
À la demande de l’administration, la Fondation de l’hôpital Sensenbrenner avait entamé une campagne de financement pour se procurer l’équipement nécessaire à l’ouverture de la deuxième salle d’opération. Son objectif était d’amasser 214 522 $, notamment pour l’achat d’un appareil d’anesthésie, d’une lumière chirurgicale double et d’une table chirurgicale.
Cependant, après avoir rejeté une demande de financement de 400 244 $ formulé par l’hôpital l’automne dernier, le ministère de la Santé a engagé 235 269 $ en mars, permettant l’achat de ces trois équipements.
La Fondation ajuste donc le tir : elle maintient sa campagne, mais cette fois en prévoyant l’achat d’appareils de colonoscopie pédiatriques et adulte ainsi que d’autres outils chirurgicaux. L’engagement de la Fondation a donc été réduit à 117 600 $. Jusqu’ici, les dons s’élèvent à 94 942 $. Il manque donc de 22 658 $.
Fondée en juillet 2019, la Fondation a mené deux campagnes publiques : une pour l’achat et l’installation d’un appareil de mammographie et une campagne pour un appareil de photothérapie pour les nouveau-nés.
Pour l’année 2020-2021, la salle d’opération de l’hôpital Sensenbrenner
- 175 opérations
- 769 endoscopies
- 77 accouchements
- Du nombre, 802 chirurgies d’un jour
Au cours de deux dernières années, la salle d’opération de l’hôpital Sensenbrenner a offert :
- 243 jours complets d’interventions d’urgence;
- 50 jours partiels pour les hôpitaux Lady Minto de Cochrane (1 salle d’opération) et Notre-Dame de Hearst (2 salles d’opération).