le Lundi 2 octobre 2023
le Mercredi 24 novembre 2021 5:21 Société

Un profil changeant pour les sans-abris

Ce à quoi ressemblera Zack's Crib après les rénovations. — Image : Courtoisie
Ce à quoi ressemblera Zack's Crib après les rénovations.
Image : Courtoisie
Un profil changeant pour les sans-abris
00:00 00:00

Selon le rapport de septembre du Bureau des services sociaux du Témiskaming, le district compte 53 sans-abris. Ces sans-abris ont été identifiés grâce à des volontaires et du nombre, 47 ont accepté de participer à une étude sur leur situation. 

Les autochtones représentent 49 % des participants. En 2014, ils comptaient pour 5,2 % de la population, soit 1710 personnes. «Cette surreprésentation de la population autochtone indique l’importance du besoin de soutien adapté à cette réalité démographique. Elle indique aussi le besoin de plus de collaboration avec les organisations autochtones pour plus de soutien à cette population», affirme la directrice des services au logement au Bureau des services sociaux du Témiskaming, Lyne Labelle. 

«Il y a une itinérance cachée, continue Lyne Labelle. Il faut maintenant inclure dans la liste des sans-abris les personnes qui n’ont pas accès au logement et doivent demeurer chez des amis ou de la parenté.» Soixante-deux pour cent des participants ont indiqué vivre avec leur famille ou avec un ami.

Les principaux obstacles au logement sont les revenus trop faibles, le loyer trop élevé et la pénurie de logements. Certains participants se plaignent que les programmes d’aide au logement prennent trop de temps.

L’étude démontre que le manque d’éducation est un facteur important chez les sans-abris. Il y a une corrélation directe entre l’obtention du diplôme du secondaire et l’emploi. «C’est un obstacle à un chez-soi sécuritaire et un emploi», ajoute Lyne Labelle. 

Un autre facteur : 30 % des participants ont indiqué qu’ils sont sans-abris à cause de conflits avec les parents ou un partenaire de vie.

Parmi les autres causes de l’itinérance, il y a la santé mentale et la toxicomanie. «Il y a clairement un besoin de services en santé mentale pour des individus et toute la maisonnée», dit Lyne Laballe. L’accès aux services appropriés de soutien permet de participer pleinement à l’éducation et aux occasions d’emplois. Cinquante-neuf pour cent des participants ont reconnu avoir un problème de santé mentale ou de toxicomanie et 38 % ont reconnu avoir les deux.

Parmi les données du rapport qui inquiètent, 6 des 47 participants avaient moins de 24 ans et 40 % ont fait leur première d’itinérance avant l’âge de 20 ans. Enfin, 53 % des participants ont déjà été sans-abris pendant 4 à 10 mois. 

Un centre d’aide à venir

Le maire de Témiskaming Shores n’a pas donné suite à un courriel pour obtenir la réaction du conseil municipal au sujet de ce rapport sur les sans-abris. Pourtant le conseil s’est déjà prononcé en faveur d’une maison pour sans-abri dans la municipalité.

Photo : Archives

Pendant longtemps, l’itinérance a été un sujet balayé sous le tapis à Témiskaming Shores. Dernièrement, Yves Paillé, son épouse et un groupe de citoyens ont entrepris de doter le sud du Témiskaming d’un logement pour sans-abris. 

Le projet nommé Zack’s Crib avance bien selon Yves Paillé : «On a obtenu les approbations de l’environnement parce qu’autrefois, l’édifice était une buanderie. On est en train de finaliser les devis d’ingénieurs. Un chargé de projet vient d’être choisi : c’est Sean Rivard qui est aussi l’architecte pour la rénovation de l’édifice. Il prépare les documents pour soumissions.»

«Il nous reste surtout à compléter les statuts et règlements et les codes de conduite pour le conseil d’administration, les employés et les usagers. On aurait aimé ouvrir en janvier, mais ce sera probablement tôt au printemps», précise Yves Paillé.