Le gros cinq sous est une attraction touristique synonyme du paysage du Grand Sudbury. Mesurant neuf mètres en hauteur, ce monument est un véritable hommage à l’industrie minière de la région et une source de fierté auprès des 162 000 âmes de cette communauté nord-ontarienne.
Il est situé à l’ancienne porte d’entrée de la Ville de Sudbury, soit à la jonction de la route régionale 55 et la promenade Big Nickel Mine, et fait partie de la liste des attraits incontournables où les touristes doivent se faire prendre en photo.
Inauguré en 1964, le gros cinq-cent est une structure dodécagonale fabriquée d’acier inoxydable. Elle a été conçue en 1949 par Steven Trenka, un artiste qui s’est inspiré des installations minières nécessaires afin de raffiner ce minerai. La Monnaie royale canadienne a ensuite émis une pièce de cinq sous avec son dessin.
«La Banque du Canada a lancé un concours national à la recherche d’un motif pour la pièce de cinq-cents de 1951. Elle était tellement importante, car c’était pour commémorer le bicentenaire de l’isolement chimique du nickel par un chimiste suédois, le baron Axel Fredrik Cronstedt. Il y a eu des centaines de dessins et d’œuvres qui ont été soumises et c’est celui de Steven Trenka qui a gagné la compétition», raconte la porte-parole de Science Nord, Jennifer Beaudry.
«Lorsqu’on regarde le devant de la pièce, on retrouve une raffinerie de nickel qui fait référence à la présence de l’industrie du nickel. Pour en faire l’extraction, il fallait [avoir accès à] des fonderies. La personne que l’on retrouve en arrière, c’est le roi Georges VI, le roi de cette époque-là», précise Mme Beaudry.
«Souvent, les gens disent que la super cheminée de Sudbury se retrouve sur la pièce. Par contre, la super cheminée n’a pas été construite avant 1962, on n’avait que trois cheminées qui étaient beaucoup plus petites [en 1951].»

Un monument qui n’aurait peut-être jamais vu le jour sans la persévérance d’un entrepreneur
Il serait difficile d’imaginer le paysage sudburois sans cette gigantesque pièce de cinq sous. Pourtant, la ville, qui doit son existence en grande partie à la présence du nickel, mettait un obstacle après l’autre lorsqu’un promoteur voulait développer une attraction touristique.
«Ted Szilva, un entrepreneur, a lu dans un journal local de 1963 au sujet d’un concours qui demandait aux résidents comment ils aimeraient fêter le centenaire du Canada [en 1967]. M. Szilva avait soumis un plan pour aménager un site touristique avec une grosse réplique d’une pièce de cinq-cents, une mine souterraine et un centre de science minier», raconte Mme Beaudry.
«Son idée avait été rejetée par le comité de sélection, mais il avait fait tellement de recherche qu’il savait que son idée avait du mérite. Il a donc commencé à faire des prélèvements de fonds et, en 1964, il a acheté la propriété [où on retrouve aujourd’hui Terre Dynamique et la pièce de cinq-cents]. Par contre, lorsque M. Szilva est venu pour demander son permis de construction, la ville lui dit qu’il n’avait pas le droit de construire un gros monument sur le site dans les banlieues de la ville de Sudbury», ajoute-t-elle.
«Il ne s’est pas découragé. Il est allé voir son voisin, [Inco], et a demandé à la compagnie si elle voulait lui vendre un peu de la propriété pour élargir son terrain. Ils ont dit oui. La pièce a donc été érigée à un mètre à l’extérieur de la ville de Sudbury, car, à cette époque, elle se retrouvait à Copper Cliff [qui n’exigeait pas de permis].