En tant que personnes, nous marchons le long de nos chemins en remettant constamment en question nos actions. «Ai-je pris la bonne décision?» «Aurais-je dû quitter mon emploi?» «Où est-ce que je veux aller d’ici?»
Ces questions sont normales et nous conduisent souvent à nos plus grandes découvertes de soi. Cela étant dit, je crois qu’il y a une grande différence entre se poser des questions et constamment remettre en question sa propre identité.
La première option nous amène à élargir nos horizons, à réfléchir et peut-être même éventuellement à prendre les meilleures décisions de notre vie. Ce questionnement mène souvent non seulement aux plus grandes découvertes de soi, mais aussi du monde où vous vous trouvez.
De l’autre côté, la deuxième option peut nous amener à nous sentir coincé, incompris et isolé. «Suis-je vraiment gay?» «Est-ce que je ressens vraiment ces choses-là à l’intérieur?» «Devrais-je le garder pour moi?»
Des questions telles que celles-ci dévalorisent le travail, le temps et l’énergie que nous avons précédemment investis en nous-mêmes. Remettre en question ses pensées et se remettre en question varient considérablement en ce qui concerne son image de soi et l’acceptation qu’on y trouve.
En tant que personnes queers, nous n’avons pas toujours eu le luxe de choisir. Ces questions ont été posées devant nous sans que nous essayions de les franchir. On nous pose ces questions avant d’avoir réfléchi à la manière d’y répondre : obligés à nous définir dans les limites d’un sujet inconnu. Souvent, notre identité se résume à seulement ces choix : se battre, fuir, figer, et peut-être même simplement disparaitre dans l’abime.
Bien que cela puisse sembler dramatique, l’acte continuel de faire son
coming-out
peut souvent sembler comme ce choix de la
fin du monde.
La différence entre pouvoir entrer dans un vestiaire ou être obligé de sortir. La différence entre marcher en toute sécurité en public ou tenir la main de ton chum. La différence entre choisir de vivre le plus authentiquement que possible ou de vivre dans l’ombre d’une personne que quelqu’un a créée pour vous.
La facilité de se connaitre lorsqu’on arrête de se questionner fait référence à se comprendre pleinement, complètement et à accepter la façon dont on a appris à se connaitre. Il fait également référence au changement de la façon dont parle à et de nous-mêmes et à travailler continuellement pour s’améliorer. Le fait d’avoir appris à remettre en question mes actions, mes intentions et mes sentiments plutôt que moi-même en tant que personne m’a mené à une vie dans laquelle je trouve la facilité d’exister. Fini sont les jours où je me laisse me définir dans les limites de ce qui est présenté devant moi. Fini sont les jours où je dois me laisser faire définir.
Je ne sais pas comment c’est pour vous, mais lorsque viendra la fin de ma vie, j’aurais de loin préféré vivre de ces moments tendres où je me suis fait sourire plutôt que d’avoir vécu en me cachant pour le sourire des autres.
Connor Lafortune