le Samedi 23 septembre 2023
le Jeudi 12 août 2021 15:02 Chroniques et blogues

Une occasion ratée par le diffuseur public

Les Flyers de Kepuskasing — Photo : Archives
Les Flyers de Kepuskasing
Photo : Archives
Diffusion des matchs de la LCH
Une occasion ratée par le diffuseur public
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La Ligue canadienne de hockey (LCH) a récemment conclu une entente pluriannuelle de diffusion de ses matchs avec le réseau anglophone CBC et deux stations de télévision payante : RDS et TSN. Au cours des prochaines saisons, ces trois chaines de télévision diffuseront  sur leurs diverses plateformes au moins une partie hebdomadaire de la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL), de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) ou de la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL).

Le diffuseur public francophone — ICI Radio-Canada Télé — est visiblement absent de cette entente. En tant qu’amateur de sport en situation minoritaire, j’ai de la difficulté à comprendre pourquoi Radio-Canada ne prendrait pas les mêmes démarches que leurs collègues anglophones pour mettre en valeur les exploits de nos équipes juniors et de nos jeunes athlètes canadiens.

CBC est une station de télévision reconnue en partie pour sa couverture sportive en direct. Le réseau anglophone diffuse gratuitement des matchs de plusieurs niveaux, dont ceux de la Ligue nationale de hockey (LNH) et les Jeux olympiques.

Depuis maintenant quelques années, le télédiffuseur a cultivé un certain engouement pour le sport dans les régions. Les amateurs peuvent suivre la progression de leur équipe préférée de la Ligue canadienne de basketball élite (CEBL), de la Première ligue canadienne de soccer (PLC) ou au niveau du sport universitaire (USports).

En revanche, à l’exception des Jeux olympiques ou d’un bulletin sportif de cinq minutes le soir, le sport amateur ou semi-professionnel semble quasi inexistant sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé.

Pour un média qui se vante de refléter les différentes réalités des communautés francophones au pays, le diffuseur public de langue française manque à l’appel. Radio-Canada pourrait faire plus pour tendre la main aux amateurs de sports francophones — surtout à l’extérieur du Québec.

Si c’est une question du nombre de francophones dans l’OHL, je vous rappelle que lors de la saison de 2019-2020, des athlètes franco-ontariens comme Damien et Zachary Giroux de Sudbury et Maxim Grondin de Hearst ont évolué dans cette ligue. L’entraineur francophone André Tourigny, maintenant chez les Coyotes de l’Arizona, a également dirigé les 67s d’Ottawa pendant cette même période.

Si c’est une question de main-d’œuvre, il y a certainement des animateurs de radio qui auraient un intérêt à faire l’analyse d’une partie de hockey junior de temps en temps. Je pense surtout à ma collègue Véronique Champoux du Loup FM, Chris St-Pierre de la radio CKGN ( descripteur des matchs des Flyers de Kapuskasing) ou un membre de la radio CINN-FM qui diffuse occasionnellement des matchs des Lumberjacks de Hearst.

Lorsqu’il y a une volonté, le sport local peut lui aussi bénéficier d’une couverture médiatique à Radio-Canada, comme les arts et la culture. La diffusion de la finale de la Coupe Dudley-Hewitt de 2007 à Iroquois Falls sur les ondes de CBON en est un exemple.

La langue est-elle un facteur déterminant quant à la diffusion de contenus sportifs au Canada? Si vous demeurez à l’extérieur du Québec, il semblerait que la réponse est plus souvent «yes».