Je suis de la diaspora Laurentienne et je suis une Fédérée, rattachée à l’Université de Sudbury. Dans ma tête, les deux sont indissociables. J’ai pris tous mes cours à la Laurentienne et j’ai vécu à l’Université de Sudbury où, à défaut de suivre des cours, j’ai fait mon apprentissage de la vie!
Les Jésuites ont eu une très forte influence sur le développement de ma pensée critique et je compte dans mes mentors, les Rodolphe Tremblay, Hector Bertrand et Robert Toupin pour n’en nommer que quelques-uns. Mais mon développement académique, ma prise de conscience politique, je les dois à mes mentors de la Laurentienne, essentiellement mes profs du Département de sciences politiques, Bob Sesgsworth surtout. C’est sans compter ceux qui ont fait avancer les débats de la francophonie Laurentienne, les Gaétan Gervais, Robert Dickson et compagnie qui ont eu une très grande influence sur la citoyenne que je suis devenue.
Quand on a 20 ans, l’Université devient notre «Société des poètes disparus», un lieu d’apprentissages divers qui finit par nous définir. Un lieu qui nous en met plein la vue, qui nous fait voir de nouveaux horizons, qui nous met en contact avec le monde entier. C’est à la Laurentienne que j’ai fait du théâtre la première fois (Moé j’viens du Nord, s’tie), que j’ai fait mon premier voyage à l’étranger (en Guyane anglaise avec l’association des étudiants internationaux), que j’ai fait mes premières armes sur un conseil d’administration, que j’ai appris à dresser un couvert pour les grandes occasions, à servir à droite et desservir à gauche, que j’ai appris à fumer (ben oui…même si ça n’a pas duré longtemps), que j’ai fait mes premières armes en journalisme au journal Réaction et la station de radio CFBR. C’est là que je suis devenue adulte. C’est pour ça que je m’y référais depuis 50 ans comme étant mon Alma Mater.
Mais voilà que le 30 avril 2021 je deviendrai orpheline.
La Laurentienne est morte, vivement une université par et pour les Francophones dans le Nord de l’Ontario, terre de mes aïeux, berceau de ma francophonie.