le Dimanche 24 septembre 2023
le Lundi 17 mai 2021 20:34 Courrier des lecteurs

L’Université du Nouvel-Ontario… Nous sommes tous dans l’même bateau

  Photo : Julien Cayouette
Photo : Julien Cayouette
par Denis Albert Courville
L’Université du Nouvel-Ontario… Nous sommes tous dans l’même bateau
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Les humanités francophones à la Laurentian ont fait les frais d’une pandémie et ils ont  été très affaiblis au préalable par un manque de leadeurship des leadeurs de la Laurentian, d’un manque de markéting international et d’une stratégie d’endettement dû à des briques et du mortier. Maintenant, les décisions comptables de M. Haché and Cie ont mené à un délestage de l’Université de Sudbury et les cours destinés à la relève des professionnels.les des communautés éducatives et culturelles nord-ontariennes.

Je me permets un petit rappel historique : En 1969, la première école secondaire publique francophone de Sudbury,  Macdonald-Cartier, venait d’ouvrir. Les arrivants à l’Université de Sudbury étaient la nouvelle vague de francos qui émigraient vers les centres universitaires et une éducation postsecondaire dans le nord! Nos parents, pour la plupart, étaient des diplômés des écoles primaires. 

Récemment, lors d’une conversation d’archive au sujet du 50e anniversaire de Moé j’viens du Nord ‘stie, Johanne Melançon, professeure émérite à l’ancienne Université Laurentienne, m’a rappelé que Pierre Bélanger, sociologue et entrepreneur, avait nommé cette migration : La Révolution sereine! J’ajouterais qu’elle était aussi Nordique.

Mon baccalauréat est composé d’un double majeur en philosophie et sciences religieuses de l’Université de Sudbury. Ma mineure, en sciences politiques, est de la Laurentian

Je dois mon succès universitaire et professionnel à l’Université de Sudbury. C’est mon alma mater principale. À mes yeux, les fondateurs étaient d’une diversité intellectuelle inspirante et libératrice. L’UdS reflétait les valeurs de la curiosité, l’exploration, l’épanouissement, le professionnalisme, le don de soi et le dépassement.

Nous faisions, à l’imparfait, notre affaire sereinement en s’affranchissant de l’influence Française et Anglo-Saxonne à l’intérieur du cadre universitaire établi par la communauté des Jésuites issue du Collège Classique Sacré-Cœur en 1960. L’Université de Sudbury s’était affiliée à la Laurentian afin de recevoir des fonds et émettre des diplômes de la province tout en demeurant souveraine. Nous étions bilingues, coopératifs et à l’avenant de nos chers et chères amis.es et connaissances, tels que Jim, Clarissa, Doug, Jocko, Scott…

À l’occasion du 50e anniversaire de la pièce Moé, j’viens du Nord, faisons notre deuil sur le rêve de l’affiliation avec la Laurentian University et mettons nos énergies à bâtir l’Université de Sudbury (ou l’Université du Nouvel Ontario si elle se veut d’attirance provinciale). Comme partenaire, la Laurentian a exigé le divorce. Nous étions trop couteux et nous ne ramenions pas assez de bénéfices?

Nos leadeurs éducatifs, commerciaux, culturels mettent leur confiance dans l’Université de Sudbury, car elle a les infrastructures et le leadeurship en place pour garder notre université sur une fondation ferme afin de garder nos professeurs.es et nos cours en place pour l’année 2021/2022. 

Nous avons nos défis! 

Konrad Yakabuski, journaliste du Globe and Mail (17 avril 2021), a souligné les éléments clés du bourbier dans lequel nous nous retrouvons :

  • «Le processus et le carnage de la Laurentian ont lieu durant le règne de Doug Ford.  Ceci n’est pas une coïncidence… Nous sommes témoins d’un gouvernement populiste et sa façon corporatiste de penser… ». 

  • «Selon le conseiller, Alex Usher … si l’administration Ford, avait voulu aider Laurentian, elle aurait emprunté une piste plus responsable autre que la faillite et les coupures sauvages.» 

  • «La province n’est pas responsable pour les dégâts et la dette… mais elle a, de manière délibérée, manqué l’occasion de régler notre problème de façon raisonnable. »

  • «Selon le conseiller Alex Usher, une marge de Crédit Desjardins a été fermée l’été passé. Pourquoi? Desjardins l’a-t-elle retiré? Ou est-ce que M. Haché préférait provoquer une crise afin de résoudre la dette existante?»

  • «Le gouvernement Ford avait réduit les frais d’inscription de 10 % et les a gelés pour une période de 2 ans sans compenser les petites universités…»

  • «Les mandats de la Laurentian étaient-ils passé-date?»

  • «Le ratio faculté-étudiant était de loin inférieur aux grandes institutions dans plusieurs cours.»

  • «L’Assemblée nationale du Québec a adopté une motion unanime contre le sous-financement des instituions postsecondaires canadienne-française A mari usque ad mare. 

  • «Ça ne prend pas un doctorat pour comprendre que c’est plus compliqué que de simplement émettre un chèque à la Laurentian. M. Ford est coupable de laisser planer l’impression qu’il méprise les Nord-Ontariens en général et que l’éducation et l’épanouissement des Francos demeurant dans le Nouvel-Ontario sont superflus.»

Tous ces éléments rendront notre tâche plus ardue, mais pas impossible. La décision de la Laurentian a ouvert une grande porte! Alors, désignons et gardons notre Université de Sudbury viable et ouverte. Gardons nos étudiants.es dans le nord. Attirons des étudiants.es franco-ontariens.nes du sud-ontarien, des canadiens-français et des étudiants internationaux. 

Sous notre influence, sous le jet de nos leadeurs, nos alliés nous donnent le bénéfice du doute. Visitez le site web de l’AFO. Faisons tous notre part pour le Nouvel-Ontario. 

Notre plus grande force est notre capacité d’influencer et d’exiger. La grande majorité de nos villages et nos villes du nord seront de la partie. Veulent-ils vraiment exporter notre jeunesse universitaire pour étudier ailleurs? Voulons-nous prendre le risque de vider nos villages et nos villes vers d’autres contrées?

Le TNO l’a bien résumé : Nous sommes de Bois… de Terre… de Roc. Alors transformons notre péril en possibilité, notre crise en occasion.

Nous sommes tous dans l’même CANO… au Nord de Notre Vie, ‘stie! 

Denis Albert Courville est…

  • Un ancien de l’Université de Sudbury : Baccalauréat 1972

  • Raymond, l’ami bienveillant de Roger dans la pièce Moé, j’viens du Nord ‘stie

  • Un enseignant au secondaire, fonctionnaire, organisateur communautaire de 1972 à 1980.

  • Un des fondateurs de la Coopérative artistique du Nouvel-Ontario à Earlton

  • Un fier Moulinet…qui est né et a grandi dans le Moulin à fleurs, quartier d’artisans et de cols bleus francophones, à Sudbury. Le quartier du Collège Sacré-Cœur.

  • Un ancien du Sudbury High School, diplômé en 1969