Nous, les Franco-Ontariennes et les Franco-Ontariens, sommes un peuple de science, de savoir, d’art et de culture, de théâtre, de poésie et de chanson.
Comme l’écrivait le poète sudburois Robert Dickson, «sans explosion cette ville n’existerait pas». Sans explosion, le rêve de cette université n’existerait pas.
«Nous de bois et de terre» disait Miriam Cusson, œuvrons présentement à réaliser ce rêve pour des générations de jeunes.
Après le feu de cendre et de slague, arrosée par «deux petites bottes roses, de grands rêves, de grandes flaques», pour reprendre Chloé Laduchesse, l’Université de Sudbury renait, jeune de ses 109 ans.
Nous marquons aujourd’hui un jour nouveau ici dans le Nord. Un jour où surgit l’espoir réel de faire naitre cette institution du savoir, rêve que nous berçons depuis plus d’un siècle.
Je tiens à remercier la ministre aux Langues officielles Ginette Petitpas Taylor d’avoir reconnu l’importance de l’Université de Sudbury pour la francophonie canadienne et pour notre communauté, au secrétaire parlementaire des langues officielles Marc Serré et la députée de Sudbury Vivianne Lapointe qui ont porté ce dossier sur la colline.
Je remercie également la ministre des Collèges et des Universités, Jill Dunlop, et la ministre aux Affaires francophones Caroline Mulroney de leur soutien et de leur audace en appuyant ce projet de société franco-ontarien.
Enfin, merci à toute l’équipe de l’Université de Sudbury, aux étudiantes et aux étudiants, et à nos alliés dans la communauté pour votre appui tout au long de ce premier chapitre. L’appui de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario et des organismes membres de la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française ont fait leur poids.
Vous savez, des générations de la jeunesse franco-ontarienne ont, et continuent de porter ce rêve. Il y a plus de vingt ans, un enfant d’une famille ouvrière du Nord portait ce rêve. Il le portait malgré son analphabétisme fonctionnel. Il le portait malgré qu’il soit « né pour un p’tit pain ». Cet enfant, qui a péniblement réussi ses études, a désormais le privilège d’être devant vous aujourd’hui. Maintenant, «un peu plus vieux, un peu plus gris», je regarde mon fils, lui qui, avec d’autres enfants, représente le relai de l’histoire, de nos aspirations et de nos espoirs.
Je dis alors aux étudiants, anciens, actuels et futurs, que vous venez du Moulin-à-Fleur, de Smooth Rock ou d’Embrun, d’Abidjan, de Brazzaville ou de Beyrouth, que vous soyez fille d’ouvrier, d’un milieu rural ou urbain, que vous soyez de première génération universitaire ou fils de médecin, sachez que vous êtes chez vous dans cette institution franco-ontarienne, institution profondément ancrée, rassembleuse et universelle.
Permettez-moi de dire quelques mots à nos alliés et amis autochtones et anglophones. L’Université de Sudbury voit la voie de la guérison et de la réconciliation par l’autonomisation des nations et des peuples. Grâce à notre engagement à devenir une institution francophone inclusive et diversifiée et à notre entente historique avec Kenjgewin Teg, nous nous engageons à offrir aux étudiants l’expérience bilingue et trisociétale qu’ils méritent. Mais la seule façon d’y parvenir est de réaliser la gouvernance autonome, de s’engager dans le respect mutuel de nos institutions et de collaborer. Ces valeurs fondamentales nous engagent à trouver une solution «par et pour» Sudbury, ce que nous nous efforçons d’atteindre grâce à un dialogue constructif.
Je termine en évoquant notre histoire collective. Ici, dans le Nord, en plein Règlement 17, on a fondé ce qui allait devenir l’Université de Sudbury. Ici, dans notre Université, fut hissé, pour la toute première fois, le drapeau franco-ontarien. Ici, ce drapeau flotte haut et fier sur le mât de ses fondateurs, porté par le vent qui transporte notre rêve de génération en génération. Ici, dans le Nord, nous réalisons ce rêve.