le Lundi 25 septembre 2023
le Mercredi 21 avril 2021 15:11 Éditorial

Ce que l’UNO doit enseigner

La FESFO vient nous aider à définir le contour académique de notre nouvelle université
Ce que l’UNO doit enseigner
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Récapitulons : 

  1. L’Université Laurentienne annule plus la moitié de ses programmes en français, affirmant ainsi notre besoin d’une vraie université de langue française;
  2. La communauté franco-ontarienne appuie unanimement le projet d’une université provinciale avec des campus à Sudbury, Hearst, Toronto et Ottawa — peut-être à la suite d’ententes entre les institutions existantes, dont l’Université de Sudbury; 
  3. Le gouvernement fédéral parle déjà d’en financer une partie et la province suivra puisqu’elle ne peut se permettre de voir une autre fois plus de 15 000 Franco-Ontariens en colère dans les rues; 
  4. Tout est donc en place pour créer l’université dont nous rêvons depuis plus de 50 ans dans le Moyen-Nord de l’Ontario. 

Maintenant, la vraie question est de savoir ce qu’on y enseignera. Et pouf! La Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) vient nous aider à définir le contour académique de cette université du Nouvel-Ontario (UNO, faute d’une meilleure suggestion). Ce mardi 20 avril, l’organisme jeunesse publiait une étude exhaustive sur les aspirations postsecondaires des élèves inscrits dans les écoles françaises partout en province. Vous pouvez découvrir les résultats du sondage en page 3 du journal du 21 avril.

L’étude a été réalisée par internet du 22 au 29 mars 2021 en trois étapes auprès de milliers de jeunes dont la FESFO a les coordonnées ainsi que sur les réseaux sociaux. Les 848 répondants proviennent du nord, de l’est et du sud de la province. Il en ressort des choses qu’on savait, comme une baisse d’engouement pour les arts et les humanités et une hausse d’inscriptions prévues en sciences et technologies. Mais le sondage démontre aussi des différences régionales notables. 

Les aspirations des élèves franco-ontariens ressemblent à celles de tous les jeunes au Canada. Par exemple, 85,2 % de ceux qui prévoient suivre des études postsecondaires disent vouloir aller à l’université et 39,2 % au collège. Une crainte cependant, seulement 60,2 % indiquent qu’ils étudieront probablement en français. Cette proportion est encore plus basse chez les élèves du Sud ontarien où seulement 47,7 % pensent étudier en français.

Quant à leur choix d’institution, il est influencé par plusieurs facteurs. Ainsi, 83,8 % donnent le cout de la vie dans la ville où ils étudieront comme le plus important facteur et quelque 80 % privilégient le prestige de l’institution ou la garantie d’emploi après l’obtention d’un diplôme. Encore un bémol, seulement 51,7 % indiquent qu’une brochette importante de programmes en français influencera leur choix.

En terminant, clarifions un point important. Certains pourraient dire que 848 répondants sur plus de 30 000 élèves francophones ce n’est pas très significatif. Qu’il nous suffise de répondre que, pendant une élection, les sondeurs professionnels interrogent quelque mille personnes sur plus de 18 millions d’électeurs et nous prédisent les résultats du vote. Alors, n’essayons pas d’utiliser des arguments statistiques pour discréditer la parole de nos jeunes. Ils / elles se sont donné la peine de nous dire ce qu’ils /elles veulent, écoutons-les.

L’étude de la FESFO inclut plusieurs autres renseignements qui pourraient aider les dirigeants qui doivent maintenant planifier une nouvelle institution universitaire. À lire.