En mai dernier, un sondage Ipsos indiquait que seulement 50 % des Ontariens trouvaient que le premier ministre Doug Ford avait bien géré la pandémie de COVID-19. En juillet, un autre sondage par la firme Angus Reid révélait que cette proportion avait baissé à 34 %. Ce qui est plus dommageable politiquement, c’est que seulement 35 % des Ontariens voteraient pour son parti conservateur. Depuis, Ford continue de gruger son capital politique avec la question du passeport vaccinal.
Dans une récente entrevue, le premier ministre a balayé du revers de la main la possibilité de délivrer un passeport vaccinal en disant qu’il ne voulait pas d’une province divisée. On pourrait penser qu’un politicien qui veut se faire réélire serait plus fort que ça en mathématique.
Comptons les votes, monsieur Ford. Au-delà de 70 % des Ontariens ont été vaccinés. Croyez-vous qu’ils seraient indument affectés par un passeport vaccinal? C’est plutôt le 20 % des groupes antivaccins qui risquent d’être contre une telle preuve de vaccination. Certains voient ce groupe comme étant plus proche de votre parti, mais ce n’est pas 20 % de la population qui vous réélira.
De plus, le sondage Angus Reid de juillet démontre que de 59 à 75 % des Ontariens appuient l’idée d’une preuve de vaccin pour différentes activités sociales, des grandes manifestations publiques comme les sports et les concerts aux sorties au restaurant. Encore là, comptez les votes.
Voilà pour les effets politiques de votre position contre le passeport vaccinal. Mais qu’en est-il des effets de votre intransigeance sur les commerces et l’industrie? Vous, qui vous posez en tant que grand défenseur du secteur privé, laissez les gens d’affaires se débrouiller tout seuls. Parce vous êtes incapable de décider, vous forcez les commerçants à choisir entre protéger leurs employés et leurs clients ou courtiser une minorité réfractaire au vaccin. Vous mettez ces professionnels et commerçants dans des positions intenables. Vous manquez de courage, monsieur le premier ministre.
Pourtant, plusieurs juridictions politiques et autres acteurs du secteur privé vous montrent le chemin. La France, le Manitoba, le Québec et plusieurs autres exigent le passeport vaccinal. De grandes institutions provinciales comme le Collège Seneca, des cabinets d’avocats ainsi que plusieurs autres employeurs ont déjà annoncé qu’ils exigeront que leurs employés soient vaccinés pour retourner au travail. Les chroniqueurs et éditorialistes les plus influents du pays ont déjà appuyé le passeport vaccinal que vous continuez à refuser. Votre attitude relève de l’obstination sans fondement.
Certaines personnes qui sont contre les vaccins argumentent qu’un tel passeport brimerait leurs droits. Une seule question pour vous, monsieur Ford : depuis quand le droit d’aller au restaurant où à un évènement sportif est-il plus important que le droit à la santé de la majorité?
Les sondages vous démontrent clairement la réponse des Ontariens. N’oubliez pas que vous serez bientôt en élection. Comptez les votes.