Pendant qu’au Canada nous essayons de sortir de la léthargie des vacances d’été afin de suivre une campagne électorale, deux pays dont nous sommes proches vivent des situations dévastatrices. La prise de contrôle de l’Afghanistan par les talibans et le tremblement de terre qui a détruit une partie de Haïti font les manchettes au Canada comme si ces pays étaient nos voisins. C’est que nous avons des atomes crochus avec ces pays et nous devons maintenant les aider.
Afghanistan
Nous sommes liés à ce pays depuis qu’en 2001, le gouvernement canadien a mis de côté sa politique de gardiens de la paix pour s’y engager dans une guerre menée par les États-Unis. Nous avions de bonnes raisons de nous engager. Nous voulions libérer le peuple afghan de l’emprise des talibans qui, au nom d’un Islam corrompu, coupaient des mains, empêchaient les femmes d’aller à l’école ou au travail et les flagellaient publiquement si elles ne portaient pas le voile intégral ou la burka. Nous pensions bien faire.
13 ans plus tard, après 158 soldats décédés, des centaines de militaires blessés physiquement ou mentalement, après avoir dépensé 18 milliards $, nous nous sommes retirés. Les États-Unis viennent aussi de retirer leurs militaires laissant la place aux talibans, ces fous de Dieu.
Vingt ans plus tard, les femmes et les personnes libérales de l’Afghanistan sont de retour à la case départ. Nous avons pourtant une responsabilité envers ces gens. Nous leur avions promis un meilleur système démocratique de gouvernance. Que faire maintenant?
Le Canada ne reconnait pas le gouvernement taliban et essaie désespérément de rapatrier ceux qui ont aidé nos soldats. C’est un début, mais nous devons maintenant mobiliser tous les pays démocratiques afin de mettre les talibans au ban de la planète. C’est la moindre des choses.
Haïti
Quel désastre. Après un premier séisme en 2010 qui a fait plus de 250 000 victimes et quelque 300 000 blessés, après l’assassinat de son président le 7 juillet dernier, voilà qu’un autre tremblement de terre a dévasté Haïti le samedi 14 aout. Comble de malheur, le séisme frappe à la pointe sud-ouest du pays, là où sévissent des gangs de hors-la-loi qui entravent les secours. On compte déjà plus d’un millier de morts et encore plus de blessés.
Voilà un autre pays dont nous sommes proches et où notre situation géopolitique en tant que pays privilégié nous impose un devoir d’action. Les Canadiens d’origine haïtienne et leurs alliés se mobilisent déjà. Nos organismes caritatifs, tels la Croix-Rouge et Unicef Canada, ont déjà lancé des campagnes de financement et ont envoyé de l’aide en Haïti.
C’est maintenant au gouvernement et, surtout, à la société civile canadienne de faire sa part. Les dons de particuliers commencent à arriver et certains bénévoles ont déjà commencé à envoyer du matériel ou se sont rendus en Haïti. On pourrait maintenant s’attendre à une mobilisation plus importante de la part de nos gouvernements.
Aider le pays le plus pauvre de l’hémisphère est un des devoirs d’un pays privilégié comme le Canada.
*«The duty of our privilege», expression utilisée par Noah Richler dans le Globe and Mail du 20 aout 2021.