Deux conseillers de la Ville du Grand Sudbury ont récemment présenté un avis de résolution pour que la municipalité paye ses employés un salaire décent, c’est-à-dire le minimum requis pour vivre de façon autonome. Les conseillers Deb McIntosh (quartier 9) et Mike Jakubo (quartier 7) indiquent que plusieurs travailleurs temporaires et étudiants employés par la Ville ne reçoivent pas ce salaire. En 2021, le Ontario Living Wage Network (Réseau ontarien pour un salaire décent*) a fixé le salaire décent à Sudbury à 16,98 $ de l’heure.
Une initiative qui va de soi. Surtout à la lumière des salaires que nous payons aux employés municipaux permanents.
Un rapide coup d’œil à la Sunshine List de 2020 indique que près de 600 employés de la ville gagnaient plus de 100 000 $ par année. La plupart d’entre eux font entre 100 000 $ et 150 000 $, mais neuf hauts dirigeants reçoivent plus de 200 000 $. C’est sans compter le maire Brian Bigger qui, en combinant son salaire et ses autres avantages, a empoché plus de 300 000 $ l’an dernier. Ce qui en fait de loin le maire le mieux payé du Nord de l’Ontario.
Loin de nous l’idée de contester la rémunération de ces employés qui ont, pour la plupart, de sérieuses responsabilités de gestion ou qui travaillent dans des secteurs spécialisés. Mais il est clair que si nous pouvons payer ce genre de salaires, nous pouvons et devons payer adéquatement ceux qui sont au bas de l’échelle.
Un salaire de 16,98 $ de l’heure pour quelqu’un qui travaille 40 heures par semaine représente quelque 35 000 $ par année, mais ce qui vient compliquer les choses, c’est que la plupart de ces employés sont apparemment des étudiants ou d’autres travailleurs à temps partiel. On peut comprendre qu’aujourd’hui, il soit difficile de vivre de façon autonome en bas de ce seuil.
Pour l’instant, la ville ne sait pas combien de travailleurs seraient affectés par cette résolution. Celle-ci sera débattue lors de la réunion du conseil du 15 février prochain et demande avant tout à la municipalité d’étudier la question. Selon la conseillère Deb McIntosh, une évaluation préliminaire indique qu’une dizaine de postes seraient affectés, mais elle croit que le personnel devrait étudier l’impact que la décision de payer un salaire décent aurait : combien d’employés permanents, étudiants ou contractuels seraient affectés et combien ça couterait. Un tel rapport devrait être soumis d’ici le mois de mai.
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Dans un autre ordre d’idée, on apprenait la semaine dernière que l’Université Laurentienne a reçu 43 % moins de demandes d’admission pour la rentrée de septembre 2022. La situation est encore pire pour les études en français dans l’institution qui continue de se dire bilingue. La baisse des demandes des étudiants francophones est de 52 %.
Voilà un argument de plus pour que l’Université Laurentienne transfère tous ses programmes en français à l’Université de Sudbury. Et pourquoi le gouvernement ontarien devrait regarder la réalité en face et financer l’UdeS.
* Traduction libre.