Notre éditorial de la semaine dernière tentait de cerner des conclusions positives à la lumière de deux textes traitant de l’éducation postsecondaire dans le Nord de l’Ontario. Nous y voyons une lueur d’espoir pour l’Université de Sudbury qui veut devenir l’université de langue française du Nord.
Cette semaine, il serait bon de réfléchir à trois textes publiés par le Globe and Mail, deux qui éclairent la situation en Ukraine et un autre qui rend compte des dernières manigances militaires de la Chine. Ces textes pourraient nous indiquer comment contrer les visées belliqueuses de la Chine.
Le premier texte sur l’Ukraine explique comment le président russe, Vladimir Poutine, dit depuis 20 ans qu’il veut reconquérir les anciens pays de l’Union soviétique. L’auteur passe en revue des essais et des discours de Poutine qui démontrent clairement qu’il est un nostalgique de l’époque communiste, lorsque la Russie avait réussi à inféoder tous les pays qu’elle avait envahis lors de la Deuxième Guerre mondiale.
Le deuxième texte sur l’Ukraine explique le concept de l’escalade, un principe militaire qui postule que quand un pays profère une menace militaire, ses opposants doivent escalader leur propre discours défensif. La théorie veut que ce soit la seule façon de dissuader un va-t’en-guerre de mettre sa menace à exécution.
Cette chronique sous-tend l’idée que, dès que Poutine a commencé à masser des troupes à la frontière de l’Ukraine pour de supposées manœuvres, l’OTAN aurait dû placer des militaires en Ukraine, de l’autre côté de la frontière. Bon, nous savons que ça n’a pas été fait et il est difficile de savoir si cela aurait été efficace.
Aujourd’hui, il est cependant intéressant de lire ces deux écrits afin de mieux cerner la nature du président chinois, Xi Jinping, et surtout de contrer ses projets belliqueux.
Le troisième texte paru cette semaine démontre d’ailleurs la stratégie de Jinping. On y apprend que, contrairement à ce que le président disait il y a quelques années, les Chinois ont maintenant militarisé les iles artificielles qu’ils ont construites dans la Mer de Chine méridionale à des milliers de kilomètres du littoral chinois. La Chine prétend que cette mer lui appartient et ses forces armées harcèlent régulièrement les navires et les avions qui y passent.
Tout ça se passe alors que le discours de la Chine au sujet de Taïwan devient de plus en plus agressif. Plusieurs analystes occidentaux prédisent d’ailleurs que ce n’est qu’une question de temps avant que la Chine communiste tente d’envahir Taïwan. Rappelons que cette ile abrite, depuis 1949, les Chinois qui se sont enfuis devant l’avancée des troupes du révolutionnaire communiste Mao Zedong.
À la lumière de l’erreur commise par l’Occident, qui n’a pas su voir les visées de Poutine et qui n’a pas osé escalader son discours afin de répondre à ses menaces envers l’Ukraine, il serait peut-être temps de revoir nos stratégies envers la Chine. Ses desseins et ses manœuvres sont clairs, mais les réponses des pays démocratiques le sont beaucoup moins.